Depuis des années, dans la calanque des Rénaïres à Martigues, un camion-citerne alimente en eau les riverains deux fois par mois. Une eau non-potable et 3 à 4 fois plus chère. Les habitants demandent le raccordement au réseau de la ville
Comme chaque jour, Marilou Malandrini fait sa vaisselle mais fait très attention à sa consommation d'eau.
Depuis 6 ans, elle gère l'eau au compte-goutte, elle n'a pas accès à l'eau courante.
Deux fois par mois, Georges, son mari, déroule un tuyau à incendie, comme un pompierQuand on a des amis qui viennent, on est obligé de leur dire de faire attention, notamment quand ils veulent prendre une douche dehors, ou se laver les mains
explique Georges Malandrini.C'est pour raccorder le tuyau sur le camion-citerne qui va m'apporter de l'eau
Une fois livré, l'eau est stockée dans des cuves, quatre cuves pour quatre mètres-cube d'eau non-potable, qu'il faut ensuite traiter.
Coût, 10 euros le mètre-cube, c'est 3 à 4 fois plus chère que l'eau de la ville.
Dans la calanque des Rénaïres, onze habitations sont concernées par ce manque d'accès au réseau d'eau, une situation difficile à vivre, surtout pendant la période estivale.
explique Denis Serbelloni, propriétaire dans la calanque.On a une grande famille avec des petits-enfants, l'eau nous manque terriblement
Selon la mairie de Martigues, l'accès au réseau d'eau est impossible, trop chère, 300 à 400.000 euros pour réaliser le raccordement, d'autant qu'ici, seul deux familles résident à l'année. Des propriétaires considérés comme illégaux par la municipalité, cette zone est classé à fort risque industriel.
s'insurge Georges Malandrini.Nous payons des impôts, l'électricité, internet, les poubelles... Mais pas l'eau
Une réunion en mairie est prévue en mairie ce vendredi, mais si aucune solution n'est trouvée, les habitants envisagent de porter l'affaire en justice.
Reportage : Nathalie Ramirez et Sylvie Garat