Deux frères, installés à Vallauris, membres présumés de la mafia calabraise 'Ndranghetta, ont été renvoyés devant le tribunal correctionnel de Marseille pour association de malfaiteurs et importation de cocaïne en Europe du Sud
Installés à Vallauris (Alpes-Maritimes), Antonio Magnoli, 57 ans, et Rocco Magnoli, 62 ans, sont, selon le juge d'instruction Christophe Perruaux, au centre d'une "association de malfaiteurs chevronnés et aguerris", notamment impliquée dans une opération d'échange de résine de cannabis chargée au Maroc contre de la cocaïne à la Martinique - un kilo de cocaïne contre trois kilos de résine de cannabis.
"Paisibles retraités"
L'enquête menée en collaboration avec les enquêteurs italiens avait conduit à l'interception, le 8 juin 2015 au large de l'île de Saint-Martin (Antilles), du voilier "Le Relambi" chargé de 79 pains de cocaïne pour un poids total de 89 kilos. Elle a aussi révélé que les deux frères, qui se présentent comme de paisibles retraités passant leurs journées à jouer aux boules, voyageaient très fréquemment en Italie et en Espagne pour y rencontrer des personnes présentées comme des trafiquants notoires. D'autres rendez-vous tout aussi discrets sur des chemins déserts du massif de la Sainte-Baume (Var) étaient également observés par les enquêteurs entre les frères Magnoli, parfois accompagnés de leur neveu Marcello Giovinazzo, et "des Marseillais connus pour trafic de stupéfiants".Pour lancer une entreprise d'importation d'huile d'olive et de fruits et légumes
Une livraison de résine de cannabis, le 14 avril 2015 à Gênes (Italie), avait été observée par les policiers qui avaient aussi "sonorisé" le véhicule utilisé par Antonio Magnoli. Les frères Magnoli, désignés par les autorités italiennes comme faisant partie de la 'Ndranghetta, se défendent d'être des "mafiosi". Ils assurent que les nombreux contacts étaient pris dans le but de se lancer dans une entreprise d'importation d'huile d'olive et de fruits et légumes depuis la Calabre, leur berceau familial.Au total, 13 autres personnes seront jugées dans les mois à venir aux côtés des frères Magnoli: des membres du banditisme martiniquais, azuréen ou encore montpelliérain.