Avec la refonte de l'éducation prioritaire, le lycée professionnel technologique régional de l'Estaque à Marseille ne sera plus classé en ZEP. Les enseignants se sont mis en grève ce mardi, ils dénoncent la perte de moyens spécifiques pour les élèves en difficulté.
Les enseignants du LPTR de L'Estaque se sont mis en grève ce mardi. Ils s'inquiètent des conséquences de la réforme de l'éducation prioritaire pour leur établissement. Le lycée va sortir du dispositif Zone d'Education Prioritaire créé il y a 30 ans pour entrer dans le Réseau d'Education Prioritaire, un changement d'appellation qui va s'accompagner d'une perte de moyens pour les enseignants. Selon les professeurs, la sortie de ZEP signifierait une augmentation des effectifs par classe, la réduction des moyens horaires jugés déjà insuffisants et la suppression de la prime ZEP qui permettait d'inciter les professeurs à venir travailler avec un public en difficulté.
Selon la nouvelle carte de l'éducation prioritaire élaborée par le ministère de l'éducation nationale, l'académie d'Aix-Marseille comptera à la rentrée 2015
33 REP + et 29 REP. Certains collèges sortent du dispositif et d'autres y entrent. Selon
le site Provence Education, dix collèges sont concernés. La
carte définitive sera publiée le 17 décembre. Dans les établissements "labellisés", les enseignants toucheront une
indemnité spécifique, doublée en REP +, sorte de "super ZEP" où les difficultés sociales et scolaires sont jugées les plus importantes. Les enseignants y bénéficieront aussi d'une
décharge horaire d'1 h 30 par semaine en collège et de 9 jours par an en écoles maternelles et élémentaires.
350 millions supplémentiares
Interrogée ce lundi matin sur RMC et BFMTV par Jean-Jacques Bourdin, la ministre de l'éducation nationale jugé indispensable de revoir une carte qui n'a pas évolué depuis 30 ans.
"Nous mettons 350 millions d'euros supplémentaires pour un nombre de zones équivalent" et "
nous modulerons les moyens de l'Education nationale en fonction des difficultés sociales rencontrées dans les établissements" dans le cadre d'une "réforme bien plus large", a précisé Najat Vallaud-Belkacem. La ministre souhaiterait notamment que "c
omme les lycéens, les professeurs pourraient bientôt être concernés par un stage en entreprise".