Les intermittents du spectacle se sont fortement mobilisés lundi soir à l'appel de la CGT-Spectacle et de la coordination des intermittents et précaires lors d'Assemblées générales réunissant au total plusieurs milliers de personnes à Marseille, d'autres villes de Province et à Paris.
Ils ont été des milliers d'intermittents à se mobiliser dans toute la France hier, à l'appel de la CGT-Spectacle et de la coordination des intermittents et précaires. Plus d'une vingtaine d'assemblées générales se sont déroulées sur tout le territoire, dont à Marseille, Bordeaux, Rouen, Nantes, Angers, Lille, Strasbourg.
Au Théâtre de la Colline à Paris, la grande salle (750 places) était bondée et plusieurs centaines d'intermittents sont restés discuter sur le trottoir faute de place.
Une mobilisation générale pour définir la riposte aux économies réclamées dans le cadre de la renégociation de la convention chômage.
Depuis la dernière crise en 2014, la loi laisse aux employeurs et salariés du secteur culturel le soin de négocier leur régime particulier, mais dans le cadre d'un budget assigné par la négociation paritaire de l'assurance chômage.
Ce "cadrage financier" proposé par le Medef et signé par la CFDT, la CFTC et la CFE-CGC (syndicats minoritaires dans le spectacle) impose un effort global de 185 millions d'euros d'économies en année pleine d'ici à 2018 aux intermittents, mais suggère que l'Etat en compense une partie, à hauteur de 80 millions.
Le document prévoit aussi à l'horizon 2020 que chaque euro cotisé déclenche 3 euros d'indemnisation, contre 4,2 aujourd'hui, soit une économie voisine de 400 millions d'euros par an.
"L'effort demandé est 8 à 14 fois supérieur à celui demandé aux salariés du régime général"
a estimé Mathieu Grégoire, un universitaire qui a travaillé comme expert lors de la concertation sur le régime des intermittents en 2014.
"Manuel Valls dit avoir sauvé le régime en 2014 en le sanctuarisant dans la loi, mais il a menti,
les intermittents ne sont pas sauvés, ils sont dépouillés de l'intérieur"
a affirmé Samuel Churin, porte-parole de la Coordination des intermittents.
Pour Denis Gravouil, secrétaire général de la CGT-Spectacle, "le Medef est obsédé par le régime des intermittents: 3 des 7 séances de négociation de la convention Unedic ont porté sur un régime qui ne touche que 100.000 personnes!"
Plusieurs rendez-vous ont été pris lors de l'Assemblée générale parisienne: le mardi 5 avril et le samedi 9 avril, dates des prochaines mobilisations contre le projet de loi Travail, et le jeudi 7 avril pour les seuls intermittents, au départ du Théâtre Dejazet à Paris.
"Des rendez-vous doivent être trouvés pour nous rendre visibles"
a souligné Denis Gravouil.
Une partie de l'Assemblée générale s'est rendue dans la foulée Place de la République pour rejoindre la cinquième "Nuit debout" de mobilisation contre la loi travail,