Il y a 70 ans, le premier char français entre dans Marseille

Pas un coup de feu, personne dans les rues, un ancien combattant se souvient de son entrée dans la cité phocéenne à bord d'un char en ce mois d'août 1944. Les Marseillais vont venir saluer les forces de libération le lendemain. Parmi eux, un enfant de 3 ans, Jean-Claude Gaudin qui monte sur un char

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Pas un coup de pétoire..."


Entré dans Marseille dans son Sherman du 2e régiment de cuirassiers, le lieutenant-colonel Sorensen s'est retrouvé presque seul devant la préfecture de la ville, qu'il a traversée jusque-là sans essuyer un coup de feu.

Ordre de rejoindre la préfecture

On est descendus sur Marseille, et moi j'avais été volontaire pour être char de tête, car (...) il y avait eu un maire de Marseille parmi mes ancêtres",


raconte le vieil homme de 93 ans, né à Alger d'un père danois et d'une mère française elle aussi née à Alger. Débarqué le 15 août sur la plage de la Nartelle, à Sainte-Maxime, il file vers Marseille en contournant Toulon par les terres.

On avait eu ordre de rejoindre au plus tôt la préfecture. Je suis arrivé sans tirer un coup de feu et sans être tiré jusqu'à l'église des Réformés"

en haut de la Canebière se rappelle Jean-Pierre Sorensen, qui vit aujourd'hui à Aix-en-Provence.
 

Août 1944 à Marseille. Les Marseillais fêtent la libération de leur ville. © AFP

Pas accueillis en arrivant à Marseille

"Personne dans les rues...", souffle-t-il.

Dans d'autres villes, on a été accueillis, mais à Marseille, rien. C'est seulement le lendemain ou le surlendemain que les gens sont sortis"


"Il n'y a pas eu une personne pour monter dans mon char pour m'indiquer l'itinéraire le plus facile pour aller à la préfecture", poursuit-il. "Je n'avais pas de plan de Marseille, je n'avais que mon souvenir, (...) je suis descendu dans une rue en pente, et ça glisse les chenilles métalliques... je suis rentré dans une maison que j'ai démolie", sourit l'ancien combattant décoré à de multiples reprises.

Tirés par des snipers

Devant la préfecture, dont tous les volets sont fermés, le char de Jean-Pierre Sorensen est seulement accompagné de son char d'appui: "On était tirés par des snipers (...), on a attendu un moment en lançant des appels radio et en tirant en l'air pour aviser les types de la préfecture, mais pas une personne n'est sortie", se rappelle le lieutenant-colonel.

Un enfant de 3 ans monte sur un char, il s'appelle Jean-Claude Gaudin

Avec son escadron, il file ensuite vers le quartier du Roucas-Blanc, puis vers Notre-Dame de la Garde, où des combats plus importants ont lieu. Les jours suivants, les gens fêteront dignement la libération de la ville, se souvient encore l'ancien militaire.

J'avais des cousins qui habitaient rue Paradis et qui sont sortis et qui m'ont vu, des gens sont montés sur mon char"


se souvient-il, allant même jusqu'à évoquer la présence sur son char de l'actuel maire de la ville Jean-Claude Gaudin... âgé de 3 ans à l'époque.
La capitulation de Marseille a finalement lieu le 28 août, moins de deux semaines après le Débarquement de Provence. Dans son Sherman, Jean-Pierre Sorensen a, lui, poursuivi son périple jusqu'en Autriche.
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