Ligue 1 de football : pourquoi les stades sont-ils vides dans le sud-est ?

Du chagrin d'amour de Marseille pour son équipe aux vides incompréhensibles du nouveau stade de Nice, qui réalise sa meilleure saison depuis 40 ans, le mal chronique des stades mal remplis de Ligue 1 frappe notamment le Sud-Est.

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Les fantômes du Vélodrome


La ferveur ne s'est pas éteinte autour de l'Olympique de Marseille, mais elle a baissé d'intensité. Après une saison presque à guichets fermés pour voir l'équipe de Marcelo Bielsa, le stade Vélodrome n'affiche qu'un taux de remplissage de 67%, le 10e de L1, selon les chiffres de la LFP (Ligue de football professionnel) arrêtés à la trêve hivernale.

Certes, 44.000 spectateurs représentent une belle moyenne, mais loin des objectifs de la direction, et une perte sensible par rapport à ce qui avait été budgété.

Le président Vincent Labrune parle souvent de l'OM comme d'une entreprise de spectacles, mais la mise en scène de Michel est moins au goût des supporters marseillais, très nostalgiques de Bielsa.

Si les chambrées en L1 restent très honorables, le Vélodrome devient lugubre en Europa League. Après trois matches de poule à 10.000 spectateurs, avec fermeture des deux virages, la jauge est seulement remontée à 30.000 spectateurs -- et un seul virage fermé -- contre l'Athletic Bilbao, jeudi en 16e de finale aller.

L'opposition socialiste a saisi l'occasion pour taper sur les doigts du club et du maire, Jean-Claude Gaudin (LR). "Ce nouveau Vélodrome, au-delà d'être un gouffre financier pour les finances publiques, n'a-t-il pas été tout simplement surdimensionné ?" demande Stéphane Mari, président du groupe PS.


Le mystère niçois

Malgré sa 3e place, son jeu séduisant et son danseur étoile Hatem Ben Arfa, l'Allianz Arena ne Nice se vide lentement. Depuis l'inauguration la moyenne est passée de 24.186 en 2013-2014 à 18.212 spectateurs cette saison.

On n'ose imaginer jusqu'où aurait chuté l'affluence sinon... Le grand stade niçois affiche le 18e taux de remplissage de L1 (58,5%), et pourtant la LFP indulgente a ramené la capacité commerciale de 35.624 places livrées à 28.836 places.

Le vénérable Ray aurait amplement suffi pour accueillir les trois premières affiches de 2016. C'est dire la désaffection du public pour une infrastructure élégante et ultramoderne inaugurée en périphérie ouest de la ville en septembre 2013.

La situation géographique justement, les gros problèmes de circulation et de stationnement, incitent bon nombre de spectateurs à se caler devant la télé. Des navettes relient les parkings au stade, mais elles sont souvent bondées.

Autour du stade, la police pratique la tolérance zéro en matière de stationnement avec amendes voire enlèvement de véhicules.

Il manque une quatre voies, qui doit être livrée pour l'Euro-2016, et surtout le tramway, qui n'arrivera qu'après l'Euro. En outre une galerie commerciale contigüe au stade va venir concurrencer les rares places de parking.


Montpellier a raté l'occasion

Montpellier n'est pas parvenu à capter un nouveau public dans la foulée du titre 2012, dans une ville jeune (60.000 étudiants), à la population très mobile.

Le club possède le plus faible taux de remplissage de L1 (45%), même derrière Monaco, où ce problème est récurrent.

La fréquentation moyenne du stade de la Mosson (30.000 places), rénové en 1998 pour la Coupe du monde, s'effrite depuis 2009, année de la remontée en Ligue 1, et a chuté de 17.981 (2009-10) à 12.751 spectateurs pour la saison en cours.

Le président délégué Laurent Nicollin a lancé des opérations marketing, "mais ce saupoudrage ne change rien sur le fond, explique-t-il. Même si nous n'avons pas profité de la dynamique du titre et si nous sommes bien où nous sommes, le stade n'est pas fonctionnel dans un quartier qui ne s'y prête plus".

Si Montpellier souffre de la montée en puissance du rugby, et s'interroge sur l'opportunité d'un déménagement et la construction d'un nouveau stade, comparable à celui de Valenciennes.

"Si on ne fait rien, on va finir par mourir", s'alarme le fils du président Louis Nicollin. Jusque-là, le maire et président de Montpellier Méditerranée Métropole
Philippe Saurel (divers gauche), propriétaire du stade, n'a pas répondu aux appels du pied des Nicollin.
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