Avec "Marseille", son nouveau film, Kad Merad signe une comédie intimiste en forme de déclaration d'amour à la ville et ses habitants qu'il dépeint avec affection, loin des clichés leur collant à la peau. Découvrez extraits et bande-annonce du film.
Présenté en avant-première au Festival du film de comédie de l'Alpe d'Huez (Isère), qui s'est achèvé dimanche et dont l'acteur présidait le jury, "Marseille" est sa troisième réalisation après "Monsieur Papa" (2011) et "Mais qui a retué Pamela Rose" (2012).
Il a cette fois intégralement dirigé son projet, du choix du casting à celui des lieux de tournage. "J'ai pris des risques et n'ai pu me cacher derrière quelqu'un d'autre. Si cette histoire plait ou pas, ce sera grâce ou à cause de moi", confie-t-il à l'AFP.
Le film décrit le retour auprès de son père accidenté de Paolo, un Marseillais exilé au Canada après une brouille familiale. Kad Merad campe ce quadragénaire introverti, forcé de renouer avec un passé douloureux et ses racines, une "thématique chère" au cinéaste.
Il partage l'affiche avec l'humoriste Patrick Bosso et l'actrice Judith El Zein, qui ont cosigné le scénario. La ville est aussi filmée, sous le soleil, comme un
personnage à part entière.
"Marseille", la déclaration d'amour de Kad Merad à la cité phocéenne https://t.co/fn34DVrjFt #AFP pic.twitter.com/2WOGnqR65P
— Agence France-Presse (@afpfr) 17 Janvier 2016
Patrick Bosso, dans le rôle du frère, brille par sa performance entre humour et finesse, donnant au film une tonalité à la fois légère et authentique.
En arrière plan, "Marseille" déploie avec justesse l'histoire d'une famille d'immigrés italiens baignant dans un milieu ouvrier, qui "se lève tôt pour aller bosser et vit comme elle peut". "Elle se retrouve et se reconstruit grâce à Marseille, cette ville si attachante et si énervante parfois", explique Kad Merad.
La trame narrative, voulue aux antipodes d'un film social, est restée quatre ans "en gestation". Nourrie d'anecdotes de l'histoire personnelle de Patrick Bosso dont les parents, immigrés italiens, vivent à Marseille. Faisant fi des problèmes de banlieue et de mafia, elle est également imprégnée du "ressenti" du réalisateur à l'égard d'une ville "à la personnalité très forte", qu'il habite et arpente depuis 10 ans.
"J'aime beaucoup Marseille. Elle m'inspire énormément et suscite tellement de fantasmes chez ceux qui ne la connaissent pas que j'ai eu envie de raconter quelque chose de différent de ce qu'ils en imaginent", souligne le comédien.
Pas un 'Bienvenue chez les Ch'tis' à Marseille
Kad Merad se défend d'avoir voulu réaliser "une espèce de +Bienvenue chez les Ch'tis+ à Marseille" et de faire rire avec des clichés."Même si l'on ne peut échapper à l'accent marseillais ou à l'humour des chauffeurs de taxi. On a aussi tourné au Stade Vélodrome."
Il a plutôt voulu capter "l'intimité" de la cité autant que "sa vie, ses charmes et son bruit". "C'est une ville très intéressante pour le cinéma. Le ton du film est celui de la ville, de ses mélanges", poursuit-il en précisant ne pas avoir été influencé par ceux de Pagnol.
"Je suis en revanche très inspiré par les comédies italiennes. J'aime leur ton. On y rit de situations simples de la vie, de ses joies et de ses peines."
En 2014, lors du Mondial à pétanque :
"Marseille", qui sortira le 16 mars, a été produit par Pathé, Eskwad et LGM Cinéma et coûté de "4 à 5 millions d'euros".
Le prochain film de l'acteur devrait infuser dans le milieu de la musique, qui a jalonné sa jeunesse. "Cette histoire aussi viendra de mon ventre."
- avec AFP -