Le fils d'un des barons de "La Brise de mer", une bande criminelle corse, a refusé de se rendre au tribunal correctionnel de Marseille, disant craindre pour sa sécurité. Jacques Mariani doit être jugé dans une affaire de corruption d'un surveillant de prison.
Jacques Mariani, fils d'un des barons de la bande criminelle corse de "la Brise de Mer", devait se présenter ce matin au tribunal correctionnel de Marseille, pour répondre de corruption auprès d'un surveillant de la maison centrale
de Saint-Maur (Indre).
Demande de renvoi du procès
En liberté conditionnelle depuis le 26 février après plus de 15 ans en détention, Jacques Mariani estime que sa sécurité n'est pas assurée à Marseille. Plaidant une demande de renvoi de son procès, qui lui a finalement été refusée, ses avocats Me Jean-Sébastien de Casalta et Antoine Versini ont assuré qu'"aucune solution n'a été proposée pour voir sa sécurité physique assurée".Les défenseurs de Jacques Mariani avaient également motivé leur demande de renvoi par l'impossibilité pour leur client, soumis aux horaires impératifs d'un placement sous surveillance électronique, de rencontrer ses avocats pour préparer ce procès en raison de l'éloignement de sa résidence actuelle de leurs cabinets situés à Paris, Bastia et Marseille.
Qualifiant cet argument de "dilatoire", la procureure Sophie Mercier a souligné que Jacques Mariani envisageait un déplacement à Paris pour des soins capillaires, compatible avec sa surveillance électronique.
a-t-elle ironisé.Le tribunal appréciera le sens des priorités de Monsieur Mariani
Jacques Mariani est jugé pour corruption sur un surveillant de la centrale de Saint-Maur où il était alors détenu. Fonctionnaire de l'administration pénitentiaire, Guillaume Payet a reconnu avoir fourni à Jacques Mariani 7 à 8 téléphones, plusieurs clés USB et 3G ainsi qu'une trentaine de bouteilles d'alcool, en échange d'un rémunération qu'il évalue à 15.000 euros.
Un "réseau de fidèles" autour du fils
Ce procès éclaire également, selon l'accusation, le "réseau de fidèles" prêt à l'aider à récupérer des sommes d'argent, afin de maintenir son train de vie en détention. Deux entrepreneurs corses auraient ainsi été sollicités financièrement par Hicham Merzouki, assassiné en septembre 2016 et décrit comme l'un des "factotums" de Jacques Mariani en Corse.Huit personnes sont jugées aux côtés de Jacques Mariani, dont sa soeur jumelle Pascale, collecteur présumé de fonds et expéditeur de colis contenant des objets illicites.
Un autre volet du procès a trait à des opérations de blanchiment présumées, liées au trésor de guerre de Francis Mariani, père de Jacques, présenté comme l'un des fondateurs de la Brise de Mer, décédé en 2009 dans l'explosion d'un hangar en Corse.
Notaire et "banquier" à la fois
A sa sortie de prison en 2006, selon un témoin, Francis Mariani aurait confié une très grosse somme à un ancien notaire bastiais afin d'administrer ce patrimoine.Cet homme aurait fait fonction de banquier de Francis Mariani, puis de ses héritiers, dont son fils Jacques. En détention, il aurait ainsi utilisé ce pactole pour offrir un sac Hermès à son épouse, d'une valeur de 5.500 euros