Emmanuel Macron, ancien ministre de l'Economie, fondateur du mouvement En marche!, candidat à la présidentielle a rassemblé plusieurs centaines de personnes lors d'un meeting aux Pennes-Mirabeau, jeudi soir. Il a évoqué les grandes lignes de son programme sans dévoiler de mesures concrètes.
Emmanuel Macron, désormais en course pour la présidentielle, a évoqué jeudi son programme, une "révolution démocratique," clairement libérale sur le plan économique et sociétal, sans dévoiler de mesures concrètes, lors de son premier déplacement de candidat.
Lors d'un meeting aux Pennes-Mirabeau, une commune au nord de Marseille, l'ex-ministre de l'Economie a insisté, "face à toutes les transformations" mondiales, sur "l'obligation de créer un monde nouveau, où chacun pourra trouver sa place". Il a raillé les partis traditionnels "qui n'existent plus" et le troisième débat de la primaire de la droite, qui devait se dérouler peu après dans la soirée, qualifié de "débat de syndic de copropriété".
"Révolution" à paraître le 24 novembre
Brossant à grands traits son programme, qu'il doit dévoiler dans un livre à paraître le 24 novembre, "Révolution", Emmanuel Macron a placé le travail, au premier rang des valeurs, dans la droite ligne de ses prises de paroles avant sa déclaration de candidature. "
Le travail, c'est ce qui tient notre société, c'est par le travail que chacun s'émancipe",
a-t-il lancé dans un discours d'une heure. Il a tenté de donner des gages à l'électorat de gauche, se montrant ferme sur les valeurs humanistes comme le droit d'asile, et promettant un filet de protection social en échange de la "flexibilité". "Défendre le travail, c'est aussi avoir des protections, des sécurités", a-t-il déclaré, estimant que le modèle qu'il propose ne peut être mis en place "que si en même temps on s'occupe des plus faibles, des plus fragiles".
Il a également souhaité que "la protection (sociale) ne soit plus seulement financée par le travail", sans être plus précis. "On ne peut pas demander de financer de grands risques partagés par tous uniquement sur le travail", a-t-il affirmé.
Après avoir visité un IUT dans les quartiers nord, il avait été accueilli aux Pennes-Mirabeau par Michel Amiel, sénateur-maire (DVG), élu à la haute assemblée sur la liste de Jean-Noël Guérini, un soutien qui lui a valu les critiques d'élus Les Républicains. Ex-président du conseil général des Bouches-du-Rhône, M. Guérini a été mis en examen, notamment pour trafic d'influence et association de malfaiteurs, dans plusieurs dossiers de marchés publics présumés frauduleux.
Chahuté par des enseignants
Un peu plus tôt dans l'après-midi, M. Macron avait été chahuté à sa descente de train par des enseignants de lycées en zone prioritaire, en grève pour exiger le maintien des moyens supplémentaires dont ils bénéficient. Des professeurs ont interpellé l'ex-ministre, disant se sentir "oubliés" par le gouvernement, malgré une visite ministérielle l'an dernier dans leur établissement. "Ils ont paradé dans le lycée, ils nous ont promis des moyens, nous n'avons rien eu", a lancé l'un d'eux qui tentait d'établir le dialogue. "Nous n'avons quasiment plus de moyens supplémentaires (par rapport aux lycées classiques, ndlr)", a renchéri une autre.
"Ils ont raison", leur a répondu Emmanuel Macron en meeting, appelant à plus d'"adaptabilité et de flexibilité": "On ne peut pas demander à l'école de corriger les inégalités
en ayant les mêmes règles sur tout le territoire", a-t-il estimé.