Lycéens et étudiants, fers de lance d'un mouvement lancé depuis plus d'un mois, sont à nouveau appelés à descendre dans la rue aujourd'hui contre la loi travail, jour où débute l'examen du projet de loi en commission à l'Assemblée nationale.
Les jeunes sont de nouveau mobi_lisés aujourd'"hui en France contre la loi Travail. A Marseille, une manifestation se déroule ce matin à l'appel des syndicats. Et la jeunesse compte bien grossir les rangs.
"On a besoin de monde dans les manifestations de mardi et samedi"
L'appel lancé par William Martinet, président de l'Unef (Union nationale des étudiants de France), est sans équivoque: c'est "surtout le nombre de jeunes qui seront dans la rue cette semaine qui fera bouger les lignes".
Bien que la zone B (Nantes, Rennes, Amiens, Strasbourg, Lille ...) soit en vacances, les étudiants ont maintenu leur mouvement. Des rassemblements se tiennent à Marseille, Grenoble, Toulouse, Strasbourg tandis qu'à Nantes et à Rennes, des "actions coups de poing", sans plus de précision, seront organisées.
Une coordination nationale étudiante
Du côté des organisations lycéennes, on dit avoir privilégié ce mardi d'autres formes de mobilisation que les blocages, même si l'entrée de plusieurs établissements, notamment en province, était barrée par l'amoncellement de poubelles et de barrières.La coordination nationale étudiante, qui regroupe les représentants des universités en grève, sa prévu de se réunir place de la Sorbonne à Paris à partir de 10 heures pour choisir les modes d'action. "Déterminés (...) nous nous battrons jusqu'au bout pour obtenir le retrait total et sans négociation de la loi travail", précisent ses représentants.
La main tendue par le gouvernement aux organisations de jeunesse en fin de semaine n'a pas calmé les esprits.
Ce matin, dans le cortège marseillais, les jeunes se sont fait entendre :
Le gouvernement va-t-il écouter ?
Comment reculer alors que les jeunes n'ont "pas de droits sociaux, pas le RSA parce qu'(ils ont) moins de 25 ans, pas d'allocations chômage (...) et pas de droit à un emploi stable" ?, a demandé William Martinet, qui rappelle que les organisations ont "des contre-propositions". "La question est de savoir si le gouvernement va nous écouter."Mercredi, les ministres Najat Vallaud-Belkacem (Education nationale et Enseignement supérieur), Myriam El Khomri (Travail) et Patrick Kanner (Jeunesse) recevront l'Unef, à la pointe du mouvement, avant de faire de même avec la Fédération des associations générales étudiantes (Fage), et les organisations lycéennes (SGL, UNL et Fidl).
Avec "Nuit debout"
La mobilisation, qui a réuni jeudi dernier aux côtés des syndicats de salariés 390.000 personnes selon les autorités, 1,2 million selon les organisateurs, prend de nouvelles formes. Il y a ainsi des rassemblements de plusieurs centaines depersonnes chaque soir place de la République à Paris, à l'appel de "Nuit Debout", mouvement qui rappelle celui des Indignés en Espagne.
En attendant une rencontre promise par le Premier ministre Manuel Valls, mais dont la date n'a pas été précisée, les députés commenceront l'examen en commission des quelques 800 amendements du texte, avant un débat dans l'hémicycle à partir du 3 mai.
Parmi les points sensibles qui seront abordés, figurent la disposition prévoyant "la liberté du salarié de manifester ses convictions, y compris religieuses", et la disposition qui accorde une plus grande importance à la négociation collective
au détriment du code du Travail.
L'article sur les motifs de licenciement économique, point de crispation du texte, sera abordé plus tard dans la semaine. Force ouvrière menace de saisir la justice, estimant que le gouvernement n'a pas respecté la procédure de concertation avant la présentation du projet.