« La résistance aux antibiotiques n’est pas une menace pour la population en PACA en 2015..." C'est ce que déclarent trois chercheurs marseillais parmi lesquels le professeur Raoult, directeur de Méditerranée Infection. Leurs observations démontrent plutôt une diminution de la résistance.
Trois chercheurs marseillais, parmi les meilleurs spécialistes mondiaux de l'infection, vont à l'encontre du rapport Carlet. Ce rapport d'experts, rendu public il y a deux semaines, énonce le problème de la résistance aux antibiotiques, en avançant le chiffre de 12500 décès par an en France.
En se basant sur ce rapport, la ministre de la santé Marisol Touraine a lancé une alerte nationale avec deux objectifs: "réduire de 25 % la consommation globale d’antibiotiques et faire passer la mortalité liée à l’antibiorésistance au-dessous de la barre des 10 000 décès par an d’ici 2017".
Les Marseillais opposés à ces conclusions
Face à ces alertes alarmistes, trois sommités de la recherche médicale internationale, de l'IHU Méditerranée Infections à Marseille, élèvent la voix.Il s'agit du Pr Didier Raoult, le directeur de l'IHU, de Pr Pierre-Edouard Fournier, président du Comité de Lutte contre les Infections Nosocomiales et du Pr Jean-Marc Rolain, spécialiste de la résistance aux antibiotiques à l'IHU
Ces derniers se basent sur leur veille sanitaire lancée en Paca, et unique en France. Les résultats de 80 % des laboratoires de la région et des hôpitaux publics et privés sont analysés chaque semaine par une équipe d'épidémiologistes, de médecins et de chercheurs.
Et le constat ne va pas dans le sens du rapport Carlet. Lors d'un point presse mercredi, les spécialistes ont expliqué
qu'avec un recul de presque 15 ans, en Paca, l'antibiorésistance des dix gênes les plus pathogènes a peu augmenté, voire diminué. Les staphylocoques les plus résistants ne le sont plus que pour 5 % d'entre eux.
Le Pr Fournier, spécialiste des infections nosocomiales au sein des hôpitaux publics de Marseille, explique qu'il n'a rencontré que 33 cas de décès liés directement à ce problème. Et Marseille repésente à elle seule presque 3% de l'hospitalisation nationale.
Les anciens médicaments, une solution
Les chercheurs marseillais estiment que l'utilisation de molécules d'anciens médicaments marcheraient tout à fait bien dans la lutte contre de nombreuses infections graves.Ils déplorent que les industries pharmaceutiques n'aillent pas dans ce sens.
Revoir à ce propos notre "Enquêtes de régions" du mois de septembre, consacrée notamment au problème de la résistance aux antibiotiques, et au futur IHU Méditerranée Infections.