La société Uber France proteste contre l'annulation d'une conférence à Marseille, motivée par les "menaces" de "quelques chauffeurs de taxis". Il y a quelques jours, une affaire semblable s'est déroulée à Strasbourg.
C'est la deuxième fois en quelques jours que la société Uber, qui devait être présente dans des salons, voit son invitation annulée sous la menace de taxis.
"Après le salon i-Novia à Strasbourg la semaine dernière, c'est au tour du Salon des Entrepreneurs de Marseille d'être contraint d'annuler la présence d'un représentant d'Uber, quelques chauffeurs de taxis menaçant de
troubler l'ordre public en bloquant l'ensemble du salon", a réagi Uber dans un communiqué.
"Il est inacceptable en démocratie de voir que quelques taxis, connus pour être particulièrement violents, puissent empêcher la bonne tenue d'une conférence"
a poursuivi la société, dénonçant un "laisser-faire incompréhensible". "Ces menaces démontrent une fois de plus qu'une minorité de taxis refuse tout changement et toute concurrence", a encore accusé Uber.
"Nous sommes à l'initiative de cette annulation", a confirmé Rachid Boudjema, secrétaire général du syndicat des taxis marseillais: "Nous sommes vigilants quant à tout ce qui pourrait venir créer du trouble", a-t-il assuré, évoquant "un salon dans lequel il devait y avoir la présence d'un entrepreneur qui fait travailler illégalement des individus".
"Nous avons alerté les organisateurs en disant qu'il risquait d'y avoir des troubles, des manifestations, un mouvement d'humeur des taxis"
a ajouté M. Boudjema: "On n'a pas été intimidants, on a juste expliqué les choses", a-t-il conclu, assurant avoir eu confirmation du fait qu'Alexandre Droulers, directeur de la stratégie d'Uber France, qui devait intervenir jeudi dans ce salon, n'y participerait finalement pas.
Les organisateurs du Salon des entrepreneurs de Marseille n'avaient toujours pas réagi mercredi après-midi.
Le 7 octobre déjà, Uber France avait protesté contre l'annulation d'une conférence à laquelle devait participer l'un de ses dirigeants à Strasbourg, sous la pression de taxis qui menaçaient de bloquer l'événement.
L'Europe fait de la résistance
Lancé en 2009 aux Etats-Unis, Uber a révolutionné le secteur du transport avec son application sur téléphone portable du même nom. Mais l'entreprise, aujourd'hui valorisée à quelque 50 milliards de dollars, s'est heurtée aux taxis et aux régulateurs, en particulier en Europe.Son service controversé UberPOP, dont les chauffeurs n'étaient pas des professionnels de VTC (voiture de tourisme avec chauffeur) dûment formés mais de simples particuliers, a été interdit par le Conseil constitutionnel le 22 septembre.
Uber poursuit son activité de mise en relation avec des VTC, légale celle-là, et revendique pour elle "plus d'un million" d'utilisateurs en France, à Paris et dans huit grandes villes de région, dont Strasbourg.