Jean-Louis André, réalisateur marseillais, tisse l'histoire de sa ville en utilisant en partie, des films de famille. Une vision intimiste des mutations de la cité phocéenne. Découvrez ici quelques extraits. "Marseille, une mémoire intime". A voir lundi 21 novembre après Soir 3.
Ce film raconte l’histoire de la ville à travers des images d’archives, des films et des photos de Marseillais. De la Libération à nos jours, un récit intime et passionnant, nourri d’images inédites et inspiré par une mémoire personnelle où les archives prennent tout leur relief à l'aune du Marseille d'aujourd'hui.
Ce film n'a aucune exigence d’exhaustivité. D'associations d’idées aux souvenirs d'enfance, Jean-Louis André fait le pari que son histoire de Marseillais est aussi celle des autres. Les archives jouent à la fois sur un plan documentaire et émotionnel. Les images de la libération ou de la construction d’un quartier côtoient les scènes plus personnelles de gamins barbotant à la plage. Dans ce film, ni spécialistes, ni érudits mais ceux qui parlent livrent leur expérience de Marseille.
Le montage établit des correspondances entre passé et présent. Le mouvement de flux et reflux est celui de la vague...
Interview de Jean-Louis André
Pernette Zumthor : Dans ce film, plutôt que de donner la parole à des historiens ou des voix officielles, vous avez pris le parti de traiter l’histoire de Marseille d’un point de vue intimiste. Pour quelle raison ?
Jean-Louis André : Pas d'historien, pas d'homme politique, pas même de témoin explicitement nommé (juste des prénoms et un quartier pour les identifier...). Je voulais traiter ces cinquante dernières années sur un mode intime et confidentiel. Ma conviction est qu'en ce domaine, plus on va vers le particulier, le personnel, plus on a de chance d'atteindre tout le monde. Chacun partage au moins un fragment de notre mémoire commune. Chacun, à un moment ou à un autre du film, va avoir envie de rebondir, de commenter, en rajoutant sa propre expérience. C'est finalement très ouvert.
PZ : Le recueil des archives, notamment auprès des marseillais, a-t-il été compliqué ?
J-LA : Les archives proviennent pour la plupart des Films du Soleil. En fonction de mon récit, je suis également allé en chercher auprès de la chambre de commerce, de la ville, de l'université... Pour les archives personnelles, j'ai eu la chance de tomber sur Christian, dont les parents possédaient une caméra. Du coup, tous les évènements majeurs de son enfance ont été filmés. Et Marseille, bien sûr, apparait en fond de cadre.
PZ : En tant que Marseillais, avez-vous découvert des aspects de la ville ou de son histoire que vous ignoriez ?
J-L A : Pas sur ce film, puisque je suis parti de ma propre mémoire. Bien au contraire, j'ai voulu raconter mon Marseille aux Marseillais... en faisant le pari que je ne les dépayserais pas, puisque j'ai grandi avec eux. On en revient à cette articulation du particulier au général dont nous parlions en commençant. Si, quand même: je voulais illustrer la Vallée de l'Huveaune dont les cheminées d'usine et les murs mystérieux me fascinaient quand j'étais petit. Et j'ai trouvé les jardins ouvriers Coder, qui ont tout d'un paradis fragile...
Le film Marseille, une mémoire intime sera diffusée lundi 21 novembre après Soir 3
Le replay à voir pendant 1 mois après la diffusion.