Le printemps sonne la fin de la trêve hivernale et le retour des expulsions. Des familles roms vont être délogées de leur campement dans le 15e arrondissement de Marseille. L'évacuation est prévue le 10 avril. Ces expulsions répétées pose le problème de la scolarisation des enfants.
Pour les enfants qui sont scolarisés comme Térésa, chaque menace d'expulsion fait peser le risque d'une double peine, celui de prendre son lieu de vie et de ne plus pouvoir aller à l'école. Après la dernière expulsion de son campement à Marseille, il y a quelques mois, la fillette a pourtant intégré une classe spéciale d'apprentissage du français. Et Térésa fait chaque jour des progrès.
"Lorsque l'assuidité est bonne et qu'ils arrivent à avoir une bonne fréquentation scolaire, les progrès sont rapides, note la directrice, et toute interruption est dommageable, parce qu'il faut reprendre presqu'à zéro ce qui a été appris."
Une génération marginalisée
Pour Jane Bouvier, la fondatrice de « l'école au présent », les expulsions répétées et la précarité du logement multiplient les risques de décrocher du système scolaire. Elle dénonce la politique de la préfecture qui marginalise cette nouvelle génération :"On a appris la semaine dernière que deux squatts vont êre évacués à Marseille, ce sont 18 enfants scolarisés depuis deux ans, s'indigne-t-elle, ce sont des enfants qu'on a mis longtemps à améner vers l'école.
Elle ne comprend cette décision du préfet qui a arrété la date. "Est-ce qu'on a un préfet délégué pour l'églité des chances qui préfère céder à des pressions politiques en période électorale plutôt que de se soucier de la scolarité des enfants extrêment pauvres pour qui l'école est la seule chance de s'intégrer ?" interpelle Jane Bouvier.On sait très bien que s'ils sont expulsés de leur lieu devie, leur année scolaire se terminera le 10 avril.
A Marseille, les Roms représentent 0,1 % de la population.
Reportage de Marie Bail et Emmanuel Zini :