Dans une lettre ouverte au ministre de l'intérieur Bernard Cazeneuve, La Ligue des Droits de l'Homme (LDH) dénonce une "politique du bulldozer" après l'expulsion de près de 2.600 Rom en 2016, soit "près de 300 par semaine".
Près de 2.600 Roms ont été expulsés de leurs bidonvilles depuis le début de l'année, soit "près de 300 par semaine", s'est alarmée la Ligue des droits de l'Homme (LDH) dans une lettre ouverte à Bernard Cazeneuve, dénonçant "une politique du bulldozer".
"Rien que durant la dernière semaine, en plein hiver, ce sont plus de 1.000 personnes qui ont été ainsi jetées à la rue à Roubaix, à Marseille, à Nantes et en d'Ile-de-France", a affirmé la présidente de la LDH Françoise Dumont dans cette lettre au ministre de l'Intérieur rendue publique vendredi.
Une situation indigne et inhumaine
"Sans attendre la fin du premier trimestre 2016, nous voulons alerter sur cette situation indigne et inhumaine", a ajouté Mme Dumont, qui dit craindre "le pire pour l'été à venir". Affirmant que "sur les 19 expulsions recensées depuis le début de l'année, seules 11 ont fait l'objet d'une proposition d'hébergement temporaire", la LDH s'inquiète de l'application "très partielle" d'une circulaire de 2012 imposant un diagnosticsocial avant toute évaluation.
"On ne comprend pas pourquoi se perpétue cette politique inhumaine, indigne et inutile, car elle ne résout rien", a ajouté l'association de défense des droits de l'Homme, estimant que "comme pour les réfugiés de Calais, c'est une politique du bulldozer qui est mise en place".
Aussi la LDH a-t-elle réitéré ses appels à une "suspension des expulsions systématiques", une "sécurisation des bidonvilles et leur assainissement" ainsi que "la mise enplace de solutions adaptées pour l'insertion des familles à travers le droit commun
et ceci avant toute expulsion".