Du sport sur ordonnance : un amendement de la loi Santé, voté en avril, autorise les médecins à prescrire une activité physique à leurs patients atteints de pathologies lourdes. Dans les Bouches du Rhône, la CAMI 13 pratique de longue date l'accompagnement sportif en cancérologie.
En 2011 la Haute Autorité de Santé reconnaissait le sport comme une "thérapeutique non-médicamenteuse". Depuis le mois d'avril dernier, un amendement, proposé par l'ex-ministre des Sports Valérie Fourneyron, autorise les médecins à prescrire du sport sur ordonnance à leurs patients atteints de cancer ou d'affections de longue durée. Une mesure qui sous-entend un remboursement des séances au titre des frais médicaux. "Le bilan coût-avantages est en effet très favorable", selon Valérie Fourneyron, "en permettant d’éviter ou de retarder des prises en charge lourdes et en diminuant le coût des soins et la quantité de médicaments à absorber."
Sport et cancer
Le texte s'appuie sur l'expérience menée à Strasbourg de puis trois ans. Mais partout en France, depuis des années, la CAMI sport et cancer propose en lien avec des équipes médicales du sport adapté pour un accompagnement en cancérologie. La CAMI est présente dans 50 centres d'accueils en France , en ville et en milieu hospitalier. A Marseille, Aix et Salon de Provence par exemple, les patients atteints de cancer peuvent pratiquer l'escrime, avec Laurence Metzquer, maître d'arme titulaire d'un D.U. sport et cancer . Sport sur ordonnance par france3provencealpes
Une enquête nationale
Le 1er juin, la première enquête nationale "Sport et Cancer" a été lancée, PODIUM*, à la quelle peuvent participer patients et professionnels de santé spécialistes de la lutte contre le cancer jusqu'au 15 juillet. Le questionnaire est anonyme. L'objectif est de mieux connaître ce qui conditionne et motive l'adhésion des patients à la pratique d'une activité physique et dresser un état des lieux national. Les initiateurs comptent sur la participation de 6000 patients et 2500 médecins.Vertus thérapeutiques
Selon la présidente de la CAMI 13, le docteur Stéphanie Ranque-Garnier, médecin du sport à la Timone, l'activité physique "adaptée" permet notamment de freiner la croissance des cellules cancéreuses, d'atténuer les douleurs et la fatigue liée spécifiquement au cancer et d'améliorer la qualité de vie des patients, en les aidant à surmonter les effets secondaires des traitements. Enfin le sport augmente les chances de guérison et de survie des personnes malades. "On fait entrer le sport de plus en plus tôt dans le protocole de prise en charge des patients. A l'Institut Curie à Paris, on leur fait pratiquer une activité physique le jour même de leur chimiothérapie".
La course pour la vie
Olivier Guillaume a, lui, décidé de faire du sport avant d'attaquer sa chimiothérapie. Atteint d'un cancer de la gorge à l'âge de 39 ans, il décide de se préparer physiquement à l'épreuve de son traitement. Il se met à faire du sport intensément, pour augmenter sa masse musculaire et arriver "en forme" à l'hôpital, raconte-t-il. Après neuf mois de radio et chimiothérapie, en rémission selon les médecins, il se lance le défi de courir 10km à l'occasion du Run in Marseille 2015. Olivier a réussi son pari. Un an après sa terrible course contre la maladie, il a parcouru 10km en courant, avec à ses cotés des soignants de l'Hôpital de la Timone, parmi lesquels le Docteur Stéphanie Ranque-Garnier. Convaincre des bienfaits du sport dans la lutte contre le cancer est aujourd'hui son combat. Il a rejoint l'équipe de CAMI13, mais surtout, prépare le marathon de New York pour 2016.Voir l'entretien du Docteur Stéphanie Ranque-Garnier, présidente de la CAMI 13, invitée du 19-20