Les images sont édifiantes et dérangeantes. On y voit de l'intérieur un groupe de supporters russes qui charge en plein centre ville de Marseille. La caméra Go Pro est installée sur le torse de l'un d'entre eux. Ces vidéos tournent sur les réseaux sociaux russes et font leur fierté.
Ils sont fiers de leurs actes et diffusent leurs vidéos tournées à Marseille le week-end dernier sur les sites et réseaux sociaux russes. Des vidéos où on les voit charger des supporters anglais de façon très organisée. Comme ces images, filmées en Go Pro , une petite caméra embarquée, fixée sur le torse de l'un de ces supporters russes. On voit les supporters charger des Anglais, certains avec des barres en bois. Des chants sont rajoutées aux images pour "magnifier" ces moments.
Avec ces vidéos, on comprend que ces supporters ultras sont très organisés et agissent comme des commandos. Nos confrères du Monde ont interviewé un de ces supporters, Alexeï, qui se réjouit :
Cela faisait seize ans qu’il n’y avait pas eu une telle atmosphère."
Il fait allusion aux violents heurts qui avaient émaillé l’Euro 2000 aux Pays-Bas et en Belgique avant et après le match Angleterre-Allemagne. Ces supporters se filment, se prennent en photo, sont fiers de "leurs exploits".
Alexeï raconte au Monde ces deux jours de violence à Marseille. Tout a commencé le vendredi :
L’objectif est le pub irlandais O’Malley’s. Le groupe évite la police et se rend sur place. Il raconte : "la place était remplie de British, ils chantaient, ils dansaient et se réjouissaient sous la surveillance de la police." Le groupe d'Alexeï attend alors des renforts. La bagarre éclate, mais ce soir-là, selon le récit d’Alexeï, elle tourne au désavantage des Russes. Le soir même, les supporters russes se concertent :Nous étions huit, rentrés à bord de deux voitures dans le quartier du Vieux-Port pour se plonger dans l’atmosphère de la bonne vieille violence de rue
On s’est réuni à nouveau et on a décidé d’attendre, raconte Alexeï, jubilant. J’ai peur d’imaginer ce qui va se passer quand va arriver à Marseille tout le “hardcore” russe. Le plus important est de bien évaluer ses forces et d’agir en coordination."
Une action coordonnée qui ménera aux violences du samedi, où on dénombrera 35 blessés dont un Anglais toujours entre la vie et la mort. Sur les sites des supporters russes, on trouve aussi beaucoup de photos, comme celle-ci sur laquelle on les voit brandir des drapeaux de supporters anglais, des drapeaux mis à l'envers comme des trophées :
Igor Lebedev, le porte-parole adjoint de la Douma (la chambre basse du Parlement russe) qui est aussi membre du comité exécutif de l’Union du football russe, a posté un tweet lundi matin :
Je ne vois rien de grave dans une bagarre de supporteurs. Au contraire. Bien joué, les gars. Continuez comme ça.