La circulation des deux-roues motorisés entre deux files de voitures est à nouveau interdite depuis ce lundi 1er février. Elle était expérimentée depuis 2016 dans 11 départements, dont les Bouches-du-Rhône. Les chiffres d'accidentalité sont mauvais.
Cette expérimentation avait eu lieu sur certaines routes dans les Bouches-du-Rhône. L'objectif était de tenter d'encadrer cette pratique très répandue chez les motards. Mais, pour la délégation à la sécurité routière, le bilan de l'accidentalité est "décevant".
Du côté des motards, c'est forcément la déception, même si on comprend la décision au regard de certains comportements routiers.
"Ce sont surtout les motards qui slaloment, qui doublent par la droite, la gauche et qui ont une vitesse excessive qu'il faudrait verbaliser", estime Fabrice motard dans les Bouches-du-Rhône.
"Mais l'intérêt du deux-roues que ce soit vélo ou scooter ou moto c'est de pouvoir remonter en tête de file. Mais il ne faut pas dépasser les 20 km/h pour rester maître de son véhicule".
"Je roule en deux roues, justement pour pouvoir remonter les files, si c'est pour rouler comme avec une voiture, autant prendre la voiture", indique Thierry, motard à Marseille.
"Je ne le fais pas, ou alors très rarement parce que j'ai la crainte de l'accident", explique Valérie qui roule à Marseille.
Un rapport "montre que l'accidentalité des deux-roues motorisés a augmenté de 12 % sur les routes où l'expérimentation de la circulation inter-files (CIF) a eu lieu, alors qu'elle a baissé de 10 % sur les autres routes des départements concernés", selon un communiqué de la délégation à la Sécurité routière.
Interdiction de doubler entre 2 files à scooter. Autant demander à tous les conducteurs de 2 roues de reprendre leur voiture. Le bon sens ? Non-sens absolu. #2roues #securiteroutiere #interdiction #scooterencolere #motardencolere #circulation #bouchon #Paris #circulation pic.twitter.com/ENPORL8lRI
— Philippe Antoine (@antoine88235024) January 31, 2021
Les conclusions de ce rapport "ne permettent pas de pouvoir intégrer aujourd'hui la circulation interfile dans le Code de la route".
"L'objectif de cette expérimentation était de diminuer l'accidentalité des deux-roues motorisés en encadrant la pratique de la circulation interfiles", souligne la déléguée interministérielle à la Sécurité routière, Marie Gautier-Melleray. "Or, le résultat n'est pas à la hauteur de nos espérances puisque le ratio d'accidents sur les réseaux CIF par rapport aux autres réseaux a significativement augmenté dans une zone et est en légère hausse ailleurs", poursuit-elle.
Les usagers de deux-roues motorisés représentaient 23,1 % des décès en 2019 alors que leur part dans le trafic routier était de 2 %. A kilométrage parcouru identique, le risque de perdre la vie pour un conducteur de deux-roues est 22 fois plus élevé que pour les usagers de véhicules légers.
Ne pas respecter cette mesure coûtera donc trois points de permis et 135 euros d'amende si un flagrant délit de conduite entre les voitures est établi.