L'un des plus vieux "cold cases" qui dormait dans les tiroirs de la "crim" a trouvé son épilogue. Le "Grêlé", tueur et violeur en série recherché depuis les années 1980, a été retrouvé mort. Désormais il s'agit de retracer le parcours de cet ancien gendarme passé par les Bouches-du-Rhône.
Depuis trente-cinq ans, les enquêteurs étaient sur la trace de cet homme au visage grêlé soupçonné d'au moins quatre meurtres et six viols dans les années 1980 à 1990.
Le tueur et violeur en série a désormais un nom : François V., 59 ans, ancien gendarme, devenu policier. L'homme avait quitté la gendarmerie en 1988, après être passé par la brigade motorisée des Bouches-du-Rhône.
"Maintenant qu'il est identifié, il s'agit de refaire son parcours", explique à franceinfo Me Didier Seban avocat des familles de deux victimes et d'une victime de viol.
"D'après les informations qu'on a eues, il a servi en région parisienne et dans les Bouches du Rhône. Il faut donc voir si, autour de ce parcours, il n'y a pas d'autres crimes non élucidés puisque au moment où il commet ses premiers crimes, la technique de l'ADN n'est pas encore utilisée", détaille l'avocat.
"Après, elle l'est, et il le sait puisqu'il est lui-même dans les forces de l'ordre. Donc aurait-il commis d'autres crimes sans laisser son ADN ? Ce sont des questions auxquelles il faudra que la justice réponde."
François V. a mis fin à ses jours dans un appartement de location du Grau-du-Roi, une station balnéaire proche de Montpellier, où il a laissé une lettre d'aveux. Comme quelque 750 gendarmes en poste en région parisienne à l'époque des faits, il était convoqué pour une audition le 29 septembre, jour où il a été retrouvé mort.
Son ADN s'est avéré correspondre au profil génétique retrouvé sur plusieurs scènes de crime.
Selon plusieurs médias, le père de famille affirme dans sa lettre d'aveux qu'il se sentait recherché par la police. Il y évoquerait également "des pulsions passées" mais qu'il s'était "pris en main" et n'aurait "rien fait depuis 1997", tout en avouant les meurtres "sans donner les noms de victimes ni les circonstances".
L'affaire de la petite Cécile
Ce dossier était l'une des affaires non élucidées les plus anciennes du "36", la police judiciaire parisienne.
En 1986, après l'homicide de la petite Cécile, un portrait-robot avait été largement diffusé dans les médias, représentant un homme âgé de 25 ans environ, mesurant 1,80 m avec des cheveux châtains, une peau grêlée sur le visage à cause de traces d'acné.
Le matin même du meurtre, il avait été aperçu par plusieurs personnes, dont les parents de la petite fille et son demi-frère, dans le hall de l'immeuble.
Quelques minutes après le départ de ses parents, Cécile aurait pris l'ascenseur pour se rendre à l'école. Son agresseur se serait alors probablement engouffré derrière elle, l'obligeant à descendre au deuxième sous-sol puis l'entraînant dans les caves pour la violer et la tuer.
En plus de la petite Cécile et du couple étranglé à Paris, il est également soupçonné d'un quatrième meurtre, celui de Karine Leroy, 19 ans, disparue en juin 1994 à Meaux (Seine-et-Marne), selon le journal Le Parisien. Une liste de six viols commis entre 1986 et 1994 lui est aussi imputée.