Tarascon : amendes et travail d'intérêt général pour une rave party en milieu protégé

Neuf prévenus ont été condamnés à des amendes et des travaux d'intérêt général pour avoir assuré l'été dernier, l'animation musicale d'une rave-party en plein coeur de la réserve naturelle des Coussouls de Crau.

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Le tribunal correctionnel de Tarascon a condamné neuf personnes à des amendes et des travaux d'intérêt général, pour avoir enfreint des réglementations environnementales. L'été dernier, la plupart d'entre eux avaient assuré l'animation musicale d'un Teknival, en plein coeur de la réserve naturelle des Coussouls de Crau.
Parmi les prévenus : un chasseur arlésien qui avait servi de guide aux premiers participants, sept propriétaires de "sound systems", et un vendeur de boissons et sandwichs, condamnés pour les délits "de destruction de l'état d'un territoire classé en réserve naturelle et de destruction de l'habitat d'espèces animales protégées".
Tout leur matériel de sound system (saisis par les gendarmes) a été confisqué sur décision du tribunal.
Les prévenus devront par ailleurs verser près de 30000 euros de dommages et intérêts aux propriétaires des terrains souillés et aux associations de défense de l'environnement.


Retour aux faits 

Durant une semaine, du 12 au 16 août 2017, une immense rave-party avait attiré jusqu'à 20000 personnes en plein coeur de la réserve des Coussouls de Crau, une zone classée Natura 2000.
Près de 400 espèces animales (dont la moitié sont protégées) y ont été répertoriées. Il s'agit de la dernière steppe d'Europe occidentale. 
Le festival de musique techno s'était déroulé sans autorisation, malgré les tentatives des gendarmes d'empêcher la réunion. 
Mais le nombre avait fait loi. Les teufeurs avaient réussi à imposer une quinzaine de "murs de sons". Et la fête s'était étendue sur 45 hectares. Mais la zone souillée par les déchets et le papier toilette a été évaluée à 190 hectares par le Conservatoire d'Espaces Naturels (CEN) de Paca, co-gestionnaire du site avec la chambre d'agriculture des Bouches-du-Rhône.

1700 procès-verbaux dressés

Les plaques minéralogiques des véhicules ayant été relevées, environ 1.700 procès-verbaux électroniques d'un montant de 338 euros avaient été adressés à des participants.
A l'endroit des murs de sons, des traces d'une profondeur de 10 cm avaient été constatées.
Et les services de la mairie de la Crau avaient collecté plus de 36 tonnes d'ordures. Sans que cela suffise : le sol reste souillé de milliers de mégots et de bris de verre. Au point que le conservatoire des Espaces naturels a dû fermer son sentier d'interprétation qui permet au public de découvrir les richesses de cette zone.
Cinq bergeries construites au XIXe siècle en torchis avaient été taguées et souillées.

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