Tarascon : ce que l'on sait sur la violente opération commando qui a permis l'évasion d'un détenu

Lundi matin, une opération commando a permis l'évasion d'un détenu lors de son transfert au tribunal de Tarascon. Des coups de feu à l'arme de poing et au fusil d'assaut ont été tirés devant le palais de justice. Par mesure de précaution, les élèves du lycée à proximité ont été confinés.

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Ce lundi matin, vers 8h30, une opération commando a permis à un détenu du centre pénitentiaire de Béziers (Hérault) de s'évader lors de son transfert au palais de justice de Tarascon.

A l'arrivée devant le palais de justice, le convoi pénitentiaire a été attaqué par un commando "lourdement armé,"

a indiqué Patrick Desjardins, procureur de la République de Tarascon, lors d'une conférence de presse.

Opération commando

Deux malfaiteurs "lourdement armés" ont fait irruption aux abords du palais de justice. Face à eux, trois agents de l'administration pénitentiaire qui escortaient un détenu du centre pénitentiaire de Béziers (Hérault).

"L'opération commando menée par des individus très déterminés", a précisé le procureur de la République.

Ils n'ont pas hésité à tirer sur le véhicule quand celui-ci a tenté de prendre la fuite avec le prisonnier encore à bord, et plusieurs impacts ont été relevés sur le fourgon, dont un sur le pare-brise, à hauteur d'homme,

a insisté le procureur. 11 douilles ont été retrouvées sur les lieux, à l'arrière du palais de justice, une de 9 mm, "sans doute l'arme de poing vue sur les images vidéos de l'attaque", et plusieurs douilles de 5.52, un calibre de type fusil d'assaut.
   
Conférence de presse de Patrick Desjardins, procureur de la République de Tarascon


Les agents pénitentiaires "très choqués"

Les trois membres de l'escorte pénitentiaire n'ont pas été blessés par balles. Lorsque la fourgonnette de la pénitentiaire est arrivée au palais de justice, l'un des agents est sorti pour demander l'ouverture de la porte d'entrée. A cet instant, il a été frappé d'un coup de crosse à la tête par un des deux malfaiteurs.

Une source de l'administration pénitentiaire évoque plutôt des coups de poing donnés par le détenu. Un autre membre de l'escorte a été touché par des éclats de verre. "Une fonctionnaire qui refusait de lâcher le détenu a reçu un coup sur la tête", a déclaré Nicolas Burtz, responsable FO pénitentiaire.

Les agents, membres du pôle régional d'extraction judiciaire et "spécialement formés" pour ces missions, n'ont pas fait usage de leur arme à feu,

a précisé la direction de l'administration pénitentiaire à l'AFP.

Les deux membres du commando et le détenu ont pris la fuite, d'abord à pied, ensuite sans doute en voiture, selon le procureur.

Des recherches en cours

Le détenu et les trois malfaiteurs sont toujours en fuite.

Les enquêteurs spécialisés de la police judiciaire de Marseille ont été saisis, pour tenter de les interpeller, et un "plan de recherches" a été déclenché, impliquant notamment les gendarmes des compagnies voisines.

Un détenu au lourd passé judiciaire

Le détenu, un homme âgé de 27 ans, était écroué, en détention provisoire au centre pénitentiaire de Béziers depuis le 26 septembre 2017, pour des faits de "vol avec arme, vol aggravé, association de malfaiteurs", a indiqué l'administration pénitentiaire. Il serait actuellement poursuivi dans quatre affaires et serait notamment l'auteur de plusieurs vols de voiture avec violence, commis à Aix-en-Provence et Tarascon.

Il a 14 mentions au casier judiciaire, pour des faits bénins, mais aussi pour trafic de stupéfiants, il est en train de monter en puissance,

a encore expliqué Patrick Desjardins, lors de la conférence de presse. Mis en examen dans une affaire de vol aggravé, il devait être présenté à un juge d'instruction du parquet de Tarascon ce matin.
 

 Le niveau de sécurité était-il suffisant ?

Selon le procureur, le détenu n'était pas classé en "Escorte 2" comme DPS (Détenu Particulièrement Surveillé), l'escorte de trois agents de l'administration pénitentiaire était par conséquent "normale".

Cependant, selon une autre source de l'administration pénitentiaire, l'individu avait été classé en Escorte 2*, en raison de son implication dans plusieurs affaires criminelles, conformément aux dispositions de la note du 29 avril 2014, relative à la prévention et à la gestion des incidents.

Ce détenu avait déjà tenté de s'évader lors d'une précédente incarcération. L'administration est bien naïve,

a indiqué Karim Terki, représentant CGT pénitentiaire a l'AFP et a ajouté :

Il a fait le gentil pendant des mois pour tenter de s'évader de nouveau.

Nicolas Burtz, responsable syndical FO pénitentiaire a indiqué qu'une enquête administrative est en cours pour "déterminer si la classification de l'escorte était suffisante par rapport à la dangerosité du détenu".

Par mesure de précaution, les 800 élèves du lycée Alphonse Daudet, situé à seulement quelques dizaines de mètres du tribunal de grande instance ont été maintenus à l'intérieur de l'établissement pendant plus d'une heure.

* Lors des transferts de détenus, le niveau de sécurité des escortes est évalué sur une échelle de 1 à 4, en fonction des risques, notamment d'évasion, du détenu.
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