Coronavirus : le casse-tête de l'école à la maison raconté par trois mères de famille

Dix jours après la fermeture des établissements scolaires, certains élèves sont submergés, et beaucoup de parents inquiets.

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Pour Aurélie, maman de trois garçons de 6, 13 et 15 ans, faire l'école à la maison a commencé par un achat ! Celui d'un ordinateur, sans lequel il est impossible de travailler pour les plus grands et surtout de rendre les devoirs !

"549 euros absolument pas prévu dans le budget " déplore cette mère de famille d'Antibes (Alpes-Maritimes). Enfin la famille s'attelle à la tâche, enfin surtout la maman, le papa étant en télétravail.

Pour le plus jeune en classe de CP, aucune difficulté ! Les leçons et devoirs sont envoyés régulièrement, en quantité raisonnable et souvent accompagnés d'un mot rassurant des professeurs des écoles.

"Mon fils croule sous le travail"

Pour les deux grands en revanche, ca se passe beaucoup moins bien. Surtout pour le collégien en classe de 4e dans un établissement antibois.

"C'est très désorganisé, les profs visiblement ne se concertent pas, témoigne Aurélie. Mon fils croule sous le travail avec certains enseignants qui le menacent d'un zéro en cas de travail non rendu à temps".

"Il n'y a de la part de certains aucune empathie. C'est très stressant" ajoute cette mère de famille assez énervée par ce constat. Elle précise encore que curieusement son fils qui est en seconde à beaucoup moins de travail que son frère collégien !

"Il faut jongler"

Hélène, elle, a deux garçons, tous les deux collégiens mais pas dans le même établissement. Pour elle, la différence de traitement est flagrante. Dans un cas il faut "jongler entre plusieurs outils, pronote, agora, les mails, puis imprimer, scanner, envoyer ou mettre sur une clé USB.

Un vrai casse-tête que mon fils aîné en classe de 4ème ne peut gérer tout seul. Et je ne vous parle pas des menaces de zéro pour devoir non rendu ou pas à temps alors que le boulot s'amoncelle ! C'est sidérant"

"Gentillesse, empathie et bienveillance"

Pour son autre fils, en revanche, elle parle de "gentillesse, empathie et bienveillance" manifestées par les enseignants à l'égard de leurs élèves. Et Hélène de préciser avec un sourire dans la voix : "ah j'oubliais, il nous a aussi fallu investir dans plusieurs cartouches d'encre. C'est un budget !"

Concernant la surcharge de travail, certains parents et leurs enfants étaient tellement en panique qu'une association de parents d'élèves est intervenue auprès de responsables d'établissements pour tenter de calmer les choses.
 

Nous avons aussi pris des nouvelles de Delphine, maman de Margot en terminale, que nous avions rencontré il y a une semaine à Roquefort-les-Pins. Elles nous ont confié que les connections à la plate-forme "Atrium" sont globalement plus faciles qu'au début et que les professeurs sont plutôt très compréhensifs et en soutien.

"C'est un peu fou"

Mais Delphine nous confie aussi que "Margot souffre de l'absence physique de ces professeurs. Ne pas avoir de contact visuel commence à beaucoup lui peser et les cours audio ne sont pas satisfaisants". De plus mère et fille s'inquiètent car elles n'ont pas d'informations sur l'échéance du bac.

Une autre maman d'un collégien niçois lui nous a confié qu'en plus de tout cela, elle trouvait que les professeurs font preuve de "beaucoup d'imagination". Par exemple "il y en a un qui a demandé un devoir sous forme de rédaction d'un rap pour le lendemain ! Ce n'est déjà pas toujours facile de faire les exercices classiques mais alors là c'est un peu fou" d'autant, ajoute-t-elle, qu'elle va travailler tous les jours ! Des deux côtés, il semblerait donc que la période d'adaptation ne soit pas encore finie.

 
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