Dix ans requis contre Anselmini pour le rapt avorté de Fabrice Fiorèse

Dix ans de réclusion contre l'ancien manager du Football Club Union Sportive Tropézienne, Ghislain Anselmini, commanditaire présumé: telle est "la prime de match" requise vendredi devant les assises de la Savoie pour le rapt avorté de son ex-coéquipier Fabrice Fiorèse en 2012.

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Dix ans de réclusion contre l'ancien footballeur Ghislain Anselmini, commanditaire présumé, et les deux ravisseurs: telle est "la prime de match" requise vendredi devant les assises de la Savoie pour le rapt avorté de son ex-coéquipier Fabrice Fiorèse en 2012  "En cas de victoire, la prime de match était prévue. Et en cas de défaite, est-ce que le barème est le même ?", a lancé vendredi l'avocat général Bernard Beffy en concluant son réquisitoire.

Les 500.000 euros que les accusés pensaient voler chez les époux Fiorèse, le 28 septembre 2012, devaient aller pour moitié aux ravisseurs et pour moitié à Ghislain Anselmini, 45 ans. Le magistrat, connu pour avoir instruit en 1993 l'affaire VA-OM de corruption dans le monde du football, a décidé de ne pas faire de différence entre l'ancien professionnel de l'Olympique lyonnais et ses "hommes de main" de la banlieue lyonnaise, Mohamed Goussairi et Mohamed Salhi.

Il a en revanche été plus clément avec deux protagonistes secondaires: Radouane El Maryouch, accusé d'avoir joué un rôle d'intermédiaire (deux ans avec sursis requis) et Riad Aznag qui était censé ramener le butin à Lyon (deux ans de prison dont 22 mois avec sursis).

'Préparation minutieuse' 

Durant son réquisitoire, M. Beffy a regretté "les lacunes" du dossier, l'insuffisante exploitation de certains indices, l'absence de reconstitution des faits, qui n'ont pas permis d'identifier le troisième ravisseur. "Peut-être le juge d'instruction n'a-t-il pas cherché suffisamment", a-t-il estimé. Mais il a refusé de voir dans cette affaire une histoire "de pieds nickelés", comme l'avancent les avocats de la défense, au prétexte "que ça n'a pas marché".

Le magistrat a décrit la "préparation minutieuse" d'un vol avec arme enrayé par "de petits grains de sables": la résistance de Fabrice Fiorèse ("un warrior, un guerrier") et l'absence du butin escompté. Le procès n'a d'ailleurs pas permis de savoir si le dessous de table que devait toucher Fabrice Fiorèse, 40 ans, de la vente de sa maison du Var était bien de 500.000 euros, comme l'avait promis Anselmini, ou de seulement 50.000 euros comme le soutient son ancien coéquipier de Lyon et Guingamp.
"Je n'en sais rien. Mais ce n'est pas déterminant dans cette affaire. Il n'y aurait eu qu'un euro, ça serait un euro de trop. Ça reste un vol avec arme", a pointé l'avocat général. "Depuis 22 ans, je sais qu'il y a de grosses sommes d'argent qui circulent dans les clubs", a-t-il souri. "Mais les footballeurs, je ne savais pas qu'ils étaient aussi machistes: aucun ne dit quoi que ce soit à sa femme", a-t-il ajouté.

'Rapport malsain à l'argent' 

M. Beffy a eu des mots très durs contre M. Anselmini, évoquant "son rapport malsain à l'argent", son "hypocrisie" et son "cynisme". "Sans M. Anselmini, il ne se serait rien passé, aucun renseignement fourni à personne, aucune agression du couple Fiorèse", a-t-il souligné, alors que "des hommes de main", il s'en trouve "des centaines" ou "des milliers" en banlieue lyonnaise. L'avocat général a dit ne pas croire à la version livrée à la barre par l'ancien défenseur. "Ce n'était pas un cambriolage qui allait se passer et M. Anselmini le savait (...) Il a donné le feu vert pour le 28 septembre alors qu'il sait que le couple Fiorèse est sur place et qu'il faudra utiliser l'intimidation et la violence pour arriver à ses fins", a-t-il accusé.

Fabrice Fiorèse avait eu le nerf d'un doigt coupé et avait été mis en joue avec un fusil à pompe. Le sportif avait réussi à s'échapper en brisant la vitre de sa voiture à la faveur d'un embouteillage. Le verdict est attendu lundi ou mardi selon la durée des plaidoiries de la défense.
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