Les granulats en caoutchouc du stade de football synthétique sont au cœur d'un vif échange entre l'opposition municipale et le maire de Gap, Roger Didier. L'édile est notamment qualifié de "champion de l’éco-inconscience". Explications.
Tout est parti d'une publication postée sur un célèbre réseau social le 15 février dernier. Isabelle David, conseillère municipale de l’opposition à la Ville de Gap, déplore que la neige, chargée de granulats noirs, raclée sur le terrain synthétique ait été déposée sur du vrai gazon, à proximité d'une école municipale.
Avec son collègue Eric Garcin, du groupe "Territoires, Ecologie et Solidarité", l'élue écrit un communiqué pour alerter sur une "pollution par des micros plastiques toxiques pour l'environnement et potentiellement toxiques pour la santé humaine".
Isabelle David appuie son propos par quelques photos de ces tas de neige mêlés de billes noires. Ces granulés en caoutchouc, composés de restes de pneus broyés, ont un rôle essentiel pour améliorer la durée de vie des terrains synthétiques et permettre à l'herbe artificielle de tenir debout.
Dans un article du Dauphiné Libéré, publié le 9 novembre 2017, nos confrères de la presse écrite indiquait qu'il fallait "23 000 pneus en fin de vie pour produire le nombre de granulés nécessaire à la création d'un seul terrain de onze contre onze".
Cette même année, le magazine So foot s'intéressait aussi à la question et indiquait qu'en 2008, des chercheurs américains de l'université de Yale avait recensé 190 substances "nocives", potentiellement cancérigènes, telles que l'arsenic, le plomb ou le chrome.
Face à la bronca, Roger Didier, le maire de Gap, a décidé de fermer temporairement l'accès au terrain le 15 février. Le temps de faire le point avec le fournisseur de granulats. Rassuré par ce dernier, le maire de Gap a autorisé la réouverture des terrains dès le lendemain.
Du côté du Gap Foot 05, pensionnaire des lieux, on ne comprend pas trop cette polémique soudaine alors que le terrain a été construit voilà plus de 15 ans. Les 600 licenciés ont en tout cas retrouvé avec plaisir leur terrain d'entrainement. Le terrain principal, en herbe naturel, est pour le moment impraticable à cause de la rudesse de l'hiver alpin.