Faire face aux urgences vitales ! C'est l'objectif de ces médecins généralistes dans des territoires isolés ou dans des zones où les délais d'intervention du SMUR dépassent les 30 minutes. Parmi eux, le Dr Véronique Glatz joignable 24/24.
"On peut m'appeler de jour comme de nuit, je réponds". En consultation sur le front de neige de la station de ski de Pra Loup, le docteur Véronique Glatz garde son téléphone portable toujours à ses côtés.
Et pour cause, elle est "MCS" : médecin correspondant du SAMU. Un généraliste volontaire qui part sur des urgences vitales à quelques minutes de son cabinet sur demande du SAMU, le temps que l'équipe d'intervention (le SMUR) arrive de Gap, 90 minutes plus tard.
Ancienne urgentiste à Marseille, le docteur Glatz s'est installée en 2012 à Pra Loup, et a vite adhéré à ce réseau de médecins correspondants.
"Dans ce genre de vallée, il faut jouer le jeu. Il faut une certaine solidarité. C'est comme ça que je le vois. Vous ne venez pas ici vous installer en médecine générale comme vous le faites en ville. Parce qu'une heure et demi d'attente pour une intervention du SAMU, c'est trop!"
L’intervention du MCS est déclenchée par le SAMU-Centre 15 de manière systématique et simultanée à l’envoi d’un SMUR (Structure Mobile d'Urgence et de Réanimation).
Le médecin correspondant du SAMU prend alors en charge le patient dans l’attente de l’arrivée du SMUR, en lien continu et permanent avec le SAMU-Centre 15, qui va adapter les moyens de transports aux besoins du patient identifiés par le MCS.
"Ne pas avoir de désert médical d'urgences"
Pour Marie-Annick Hidoux (Médecin urgentiste à Gap et coordinatrice des "MCS" PACA), l'objectif est "de ne pas avoir de désert médical pour les urgences vitales et de pourvoir offrir des soins d'urgences complets et accessibles à tous dans nos territoires alpins".
Après une formation initiale de sept jours puis quatre jours chaque année, ces médecins sont équipés comme le SMUR et sont de plus en plus nombreux à être correspondants en région PACA. Un dispositif financé par l'ARS à hauteur de 500.000 euros par an.
Le département des Hautes-Alpes comptent 36 médecins correspondants du SAMU sur les 68 existants contre 0 pour le moment dans le Vaucluse et les Bouches du Rhône. Pour le docteur Hidoux, il en faudrait en tout une centaine pour couvrir correctement toute la région.