Saisi en référé par des associations d'aide aux migrants, le tribunal administratif de Marseille a enjoint vendredi la préfecture des Hautes-Alpes d'assurer l'hébergement d'urgence de 23 jeunes exilés logeant dans un squat à Gap dans une grande promiscuité avec 70 autres personnes.
Trois associations ont saisi le tribunal administratif de Marseille qui leur a donné raison.
La préfète des Hautes-Alpes a 8 jours pour assurer l'hébergement d’urgence des 23 mineurs exilés "jusqu'à ce que le juge des enfants ait statué sur leur minorité réelle, ou si elle intervient antérieurement, jusqu’à la fin officiellement déclarée de l’état d’urgence sanitaire en France", explique le Mouvement citoyen tous migrants à l'origine de la plainte avec Soutien réseau hospitalité et Médecins du Monde.
Situation de vulnérabilité face au virus
"Cette décision est un encouragement partout en France où des centaines de jeunes se trouvent dans des situations analogues. C’est un encouragement plus général pour exiger de l’Etat d’apporter de réelles solutions aux milliers de personnes en situation de vulnérabilité et, qui se retrouvent depuis le début de l’épidémie de Covid-19, sans possibilité de protection pour elles-mêmes et pour les autres, et donc en grand danger" commente l'association qui réclame une meilleure protection pour les plus démunis face aux conséquences à l'épidémie.Squat et promiscuité
Ces jeunes migrants originaires d'Afrique de l'Ouest avaient trouvé refuge dans un squat avec 70 personnes dans des conditions sanitaires déplorables selon les associations.Les conditions d'hébergement dans un squat, "notamment la promiscuité dans laquelle ils vivent (...) caractérisent une carence dans l'accomplissement par les services de l'Etat de leur obligation d'hébergement d'urgence", a estimé la juge.
La préfecture des Hautes-Alpes contestait le caractère d'urgence invoqué par les associations de soutien aux migrants. "C'est une immense satisfaction. On espère vivement que les services préfectoraux ne vont pas attendre huit jours pour les mettre à l'abri. Nous, on est prêt à participer à l'organisation de cette mise à l'abri", a réagi Me Rougier pour Soutien réseau hospitalité.
64 personnes hospitalisées dans les Hautes-Alpes
"Par cette décision forte, le juge administratif rappelle l'obligation pesant sur les pouvoirs publics, et dédoublée en temps de crise sanitaire, de tout mettre en oeuvre pour protéger les personnes les plus vulnérables", a estimé de son côté Me Brengarth.Selon le dernier bilan publié jeudi, 6.204 personnes ont été testées positives au coronavirus COVID 19 en Provence-Alpes-Côte-d'Azur, 1.606 sont hospitalisées, dont 64 dans les Hautes-Alpes.