Les producteurs font face à des nuits de gel. Si pour l'heure la situation n'est pas catastrophique, elle met les arboriculteurs en alerte. Comme c'est le cas de Nathalie Nevoltris, directrice de la coopérative Coopfruit Luberon.
Depuis plusieurs jours, le cerisiers sont en fleurs, offrant le merveilleux spectacle rose du début de mois d’avril. Malheureusement, les arboriculteurs ont connu une nouvelle nuit de gel. A la Coopfruit Luberon, coopérative de 115 arboriculteurs sur 800 hectares, certains ont été touchés. Cette nuit, - 2°C, - 3°C au thermomètre. "Ce n’est pas encore dramatique, mais on perd des vergers ou des pourcentages de récoltes", explique Nathalie Nevoltris, la directrice de cette coopérative qui fournit notamment la société Andros. Depuis quelques jours, les températures négatives pointent le bout de leur nez à la tombée de la nuit.
L'inquiétude mais pas la catastrophe
Si pour l’instant les dégâts ne sont pas importants sur les cerisiers de Nathalie Nevoltris, "car le stade phénologique de la fleur n’est pas trop avancé", les pertes pourraient être plus importantes si cela persiste. "Les température ne sont pas extrêmes mais le problème, c’est dans la durée." Pour l’instant "c’est un peu tôt" pour dire les conséquences de ces épisodes de gel sur les productions. Pour autant, des premiers signes apparaissent déjà, avec des cerises déjà brunies.
"Les cerises en formation deviennent noires et sont perdues", précise-t-elle. Elle ne perd pourtant pas espoir. Car "le cerisier a une possibilité de résilience, donc l’espoir reste encore permis. Il y a également le taux de nouaison à prendre en compte. Toutes les fleurs ne font pas de fruit… Mais il faudrait que ça ne dure pas trop longtemps."
L’heure n’est pas au drame. Mais après deux années déjà très compliquées, avec 70 % de perte de volume en 2021 et 40 % l’année dernière, les producteurs sont en alerte. "La coop a acheté des stations météos, qui nous alertent et nous indiquent quand est-ce qu’il faut se lever."
L'aspersion, la solution la plus pratique
Cette nuit, pour lutter contre le froid et protéger leurs cultures, les producteurs se sont levés pour l’aspersion pendant 1 h 30 à 2 h. L’aspersion est l’une des techniques pour faire face aux épisodes de gels. Elle est d’ailleurs la plus simple. Si elle ne résout pas tout lorsque le gel est important, "à - 3°C, ça permet de relever la température." Cette méthode consiste à arroser les productions avec de l’eau, de manière à ce que les bourgeons soient pris dans une poche de glace et protégés de l'air froid.
"Il existe d'autres systèmes : des petites éoliennes avec chaufferettes, des systèmes d’Agrofrost ; des ventilateur chaud que vous baladez ou fixez au milieu parcelle pour gagner quelques degrés. Il y a aussi la solution de la bougie. Le problème, c’est que ça coute très cher. Donc ça ne vaut pas le coup pour les cerises d’industrie." A savoir que pour une nuit de gel la technique des bougies coûte entre 3 000 et 3 500 euros.