Les nuisances sonores de l'aérodrome de Gap-Tallard dérangent les communes aux alentours, qui n'ont pas hésité à prendre des arrêtés interdisant le survol de leur territoire entre midi et deux et à la tombée de la nuit. Comment cela est-il perçu sur place ? Reportage d'Aurélien Casanova et de Fabien Madigou.
Chaque année, l’aérodrome de Gap-Tallard (Hautes-Alpes) enregistre 52 000 atterrissages ou décollages. Les rotations d'avions de l'aérodrome de Gap-Tallard créent des nuisances sonores qui dérangent les communes voisines. Face à la recrudescence des plaintes, Rémy Oddou, maire (SE) de Lettret, a décidé d’agir. "J’ai pris un arrêté le 20 janvier avec les maires des communes de Barcillonnette, Claret et Curbans pour interdire le survol de tout aéronef entre 12 h 15 et 14 h 15. Evidemment, l’arrêté exclut les aéronefs de secours et de sécurité qui ont toujours le droit de voler sur la commune."
Des restrictions demandées
Du côté du Département des Hautes-Alpes, propriétaire de la plateforme Gap-Tallard, on regrette que la réglementation aérienne ne soit pas suffisamment respectée. "Nous, ce que l’on souhaiterait, c’est que la gendarmerie de l’air fasse respecter un petit peu ce qu’il se passe en l’air. Par contre, en ce qui concerne les arrêtés, bien entendu je me suis entretenu avec la préfecture. Il s’avère que ces arrêtés sont illégaux et je pense que le préfet va demander qu’ils soient retirés", justifie Marcel Cannat, vice-président du Département, en charge des aérodromes.
Dans la tour de contrôle de l’aérodrome, Thibaut de Rosnay, responsable du site, assure déjà avoir mis en place quelques restrictions. "Au sein du parachutisme, il n’y a pas de vol entre 12 h 30 et 14 h. Les tours de pistes et les vols d’entraînement sont interdits sur le même créneau horaire. En revanche, un pilote qui aurait besoin de décoller à 13 h pour aller se promener en France ou pour retourner chez lui, a tout a fait le droit de le faire, puisqu’on est ouvert toute la journée."
Tous ces acteurs locaux sont d’accord sur un point : il faut préserver l’aérodrome de Gap-Tallard, qui représente un bassin de 330 emplois, essentiel pour les communes alentours.