C'est un projet de 3 millions d'euros qui va voir le jour après des années de mobilisation des personnels de la Cinémathèque de Montagne. Un bâtiment à l'abandon va être rénové pour accueillir un musée, une salle de projection et les milliers d'archives de la CIM. Début des travaux en juin.
Cette fois-ci, tous les voyants sont au vert. Pour Gilles Charensol et Valérie Bonfé, respectivement directeur et administratrice de la Cinémathèque d'Images de Montagne, c'est la concrétisation d'un projet fou sur lequel ils travaillent depuis près de 10 ans. Réhabiliter l'ancienne usine Badin, fermée dans les années 70, pour en faire un lieu culturel majeur de Gap. Un espace de 1 000m2 qui regroupera une salle de projection de 160 places, un musée et des locaux plus adaptés au besoin de l'association (salle de stockage et partie administrative notamment).
La ville de Gap a signé un bail gratuit de 30 ans avec la Cinémathèque qui va permettre à cette dernière d’être propriétaire des lieux durant toute cette période. Le permis de construire a lui été validé le 19 mars. Un soulagement pour Gilles Charensol. « Le projet de rénovation est divisé en 16 lots et chaque appel d'offres a au moins reçu une réponse. Nous sommes donc très optimistes pour que les travaux débutent au mois de juin ». Ces travaux devraient s'étendre sur un an pour une ouverture espérée en juin 2022.
Un projet à près de 3 millions d'euros
Toutes les collectivités, de l'échelle européenne à la ville de Gap, ainsi que la CCI des Hautes-Alpes ont approuvé le projet qui est évalué à 2 870 000 euros. Aujourd'hui, il ne manquerait plus que 25 000€ pour compléter le financement. « Nous réfléchissons à la manière dont nous pouvons obtenir cet argent. Nous allons sans doute viser les entreprises locales ou faire appel à des fondations car nous avons déjà sollicité les particuliers lors d'une campagne de financement participatif en 2018 », explique Valérie Bonfé.
Plus de 11 000 documents numérisés par la CIM
Depuis sa création en 1996, la Cinémathèque d'Images de Montagne de Gap n'a cessé de grossir. Le festival qu’elle organise au mois de novembre l’a fait connaître du grand public et des investisseurs. Elle possède aujourd'hui plus de 11 000 documentaires, fictions et autres reportages numérisés. Des films qu’elle pourra partager avec le public dans ce nouvel espace. Chose totalement impossible dans ses locaux actuels, place Jean Marcellin, en plein cœur de Gap.
Pour rendre la future structure pérenne, les membres de la CIM ne manquent pas d'idées. Des projections de films pourront maintenant avoir lieu toute l'année, deux à trois fois par semaine. Mais l’association ne veut pas fonctionner comme un cinéma traditionnel. Elle espère que son aménagement pourra intéresser d’autres structures pour organiser des colloques ou des conférences.
Un musée sur le thème du cinéma de montagne
« Des formations au tournage en montagne devraient aussi être mises en place en 2023 » assure Gilles Charensol. Côté musée, une exposition permanente sur l'histoire du cinéma de montagne va être installée au rez-de-chaussée et au premier étage. « Une première exposition temporaire sur l’alpinisme, qui est désormais inscrit au patrimoine immatériel de l’UNESCO depuis décembre 2019, viendra compléter cette offre. Les expositions ne seront pas linéaires. Il y aura par endroit, jusqu’à 10m de plafond et nous voulons jouer avec la notion de vertige pour avoir des sensations qui se rapproche de la montagne ». La réalité virtuelle devrait également être à l’honneur, que ce soit à bord d’une nacelle de montgolfière ou installé sur une sellette de parapente. Un beau programme en perspective.
La Cinémathèque d'Images de Montagne, qu'est-ce que c'est ?
La Cinémathèque d'Images de Montagne de Gap est une association de loi 1901. Elle a été créé en 1996 par Gilles Charensol qui en est toujours son directeur. Elle a trois missions principales : la conservation, la diffusion et la réalisation de films, professionnels ou amateurs, tournés en montagne depuis les débuts du cinéma jusqu'à nos jours.
La CIM a déjà collecté des milliers de bobines, de cassettes et de fichiers qu'elle s'évertue à restaurer et numériser pour sauvegarder ces pépites audiovisuelles. La plupart de ces documents sont d'ailleurs accessibles gratuitement sur leur site internet, www.cimalpes.fr.