L'augmentation des prix de l'énergie inquiète l’Association nationale des maires des stations de montagne en réunion ce mardi à Bercy. La station de Serre Chevalier partage cette inquiétude mais fait figure d'exemple, c'est la seule à produire son électricité.
La station de ski Serre Chevalier Vallée Briançon, située dans les Hautes-Alpes, produit 30 % de sa consommation grâce aux énergies renouvelables. C'est le premier et le seul domaine skiable au monde à avoir construit des infrastructures fournissant de l'énergie grâce à l'hydroélectricité, des panneaux photovoltaïques et des éoliennes.
L'augmentation des prix de l'électricité effraie les autres stations de ski françaises. Certaines se demandent même si elles ouvriront pour la prochaine saison, ne pouvant assumer de payer une note salée multipliée par quatre, voire cinq.
"Le prix est hors de toute proportion"
Serre Chevalier partage également cette inquiétude. "On sait qu'on est plus protégés et que l'impact pour la station est diminué, grâce à la production d'une partie de notre énergie. Le prix est hors de toute proportion et ne sera pas soutenable sur le long terme. Mais on ouvrira quand même cet hiver", affirme Patrick Arnaud, directeur de cette station de sports d'hiver.
Depuis 2017, le domaine skiable a mis en place son programme d'énergies renouvelables, EnR, et compte bien atteindre 50 % d'autosuffisance d'ici quelques années.
Serre Chevalier est équipée aujourd'hui de plus de 1.420 panneaux solaires, représentant 15 à 20 % de son énergie, deux technologies éoliennes, lui permettant de produire 2 % d'énergie sur la station.
Mais elle utilise essentiellement l'hydroélectricité, à hauteur de 80 %. Les éoliennes et panneaux photovoltaïques servent uniquement à alimenter l'électricité du domaine skiable. La station de ski a servi d'exemple dans le secteur.
Des aides et un bouclier pour l'hiver
Ce mardi, trois réunions ont été organisées, à Bercy, avec Bruno Le Maire, ministre de l'Économie, Caroline Cayeux, ministre déléguée chargée des Collectivités territoriales, et Dominique Faure, ministre de la Transition écologique, avec Jean-Luc Boch, président de l'Association nationale des maires des stations de montagne (ANMSM).
Le maire des Orres, Pierre Vollaire, vice-président de l’ANMSM a participé à ces échanges.
"On a été bien reçus par Bercy qui va nous proposer, à court terme, des aides et un bouclier pour l'hiver, le temps que l'on puisse trouver des solutions plus durables".
Dans cette station de ski des Hautes-Alpes, le prix du mégawattheure va exploser avec l'inflation. Il va passer de 58,50 € à 700 €. Un coût exorbitant difficilement supportable par l'ensemble des acteurs économiques de la commune.