La présidente a toutefois annoncé 2 modifications des peines prononcées en 1ère instance par la cour d'assises 13
Les jurés de la Cour d'assises d'appel des Alpes maritimes ont "déclaré coupables de l'ensemble de faits reprochés" cinq tortionnaires de William Modolo, assassiné à l'âge de 21 ans au terme d'une longue suite de tortures le 18 mai 2006.
La présidente Anne Second a toutefois annoncé deux modifications des peines prononcées en première instance par la cour d'assises des Bouches-du-Rhône, le 9 septembre 2010.
Jean-Pierre Planqueel, 32 ans, le seul à être accusé d'assassinat, a été de nouveau condamné à 30 ans de réclusion dont 20 incompressibles.
Franck Julien, 40 ans, accusé de viol, d'actes de torture ainsi que de complicité d'assassinat, condamné à 28 années de réclusion il y a un an, a obtenu un abaissement de sa peine à 25 ans dont également deux tiers incompressibles.
Aurélie Piteux, 25 ans, la compagne de Planqueel, accusée d'avoir attisé la violence, a été condamnée à une année de prison supplémentaire, soit 20 ans au total.
La peine d'Arnaud Frapech, toxicomane de 30 ans, est restée fixée à 23 ans d'emprisonnement.
Barbara Jean-Louis, 29 ans, l'aide-maternelle qui avait dénoncé les faits, reste pour sa part condamnée à 20 ans de réclusion.
L'avocat général Roland Mahy avait requis lundi la confirmation des peines déjà prononcées. "Ma conviction n'a pas changée", a-t-il martelé.
Les avocats des tortionnaires de William Modolo ont tenté de convaincre les jurés qu'il était erroné de les juger en bloc comme "un gang".
Seul Jean-Pierre Planqueel avait assumé ses actes et n'avait pas fait appel. Les quatre autres personnes l'avaient accompagné à des degrés divers dans la mise à mort lente et barbare de William.
Comme Franck Julien, qui avait fait appel "pour faire comme les autres", a-t-il dit. Pour son avocat, Me Jérôme Cas, cette "phrase est symbolique de toute l'existence de ce garçon".
Père ultra-violent, mère alcoolique, quotient intellectuel très bas, Franck Julien avait malgré tout mené une vie rangée avec un travail et une famille avant de dégringoler dans l'alcoolisme et la drogue.
S'il avait évoqué l'idée d'envoyer le corps torturé de William Modolo dans une calanque, il n'a pas en définitive participé jusqu'au bout à l'expédition qui a mené à la mort de William Modolo, a plaidé son avocat.
Les plaidoiries des avocats ont beaucoup pointé du doigt les actes du meneur Jean-Pierre Planqueel et son emprise sur ses "suiveurs". Planqueel, placé en famille à 4 ans, mis dans un hôpital psychiatrique à 14 ans, rapidement SDF, "a vécu une vie sans repère", a estimé son avocate, Me Florence Carré.
"Je sortirai vers 50 ans, mais je ne vivrai pas au-delà de 60 ans avec toutes les substances que j'ai prises. Je suis déjà fini", écrit-il dans son journal intime lu par son avocate.
La mère de la victime, Roselyne Modolo, accompagnée de nombreux membres de la famille, s'est dite satisfaite de "la confirmation de la culpabilité" des cinq accusés et "soulagée" de la fin d'un procès éprouvant.
Complexé par son surpoids et à la recherche d'amitiés, William Modolo s'était lié durant trois mois à un groupe hétérogène mêlant des sans-abris et des jeunes socialement plus insérés.
Très vite, William était devenu "le petit esclave" humilié par le groupe composé en partie de drogués, jusqu'à ce jour du 18 mai 2006 où il subit plusieurs heures de sévices jusqu'à sa mise à mort dans la soirée.
Il avait été retrouvé quatre jours plus tard abandonné dans un sous-bois. Il portait des traces de brûlures, de coups multiples, avait eu la tête fracassée à coups de pierre, présentait des traces de viol et douze de ses dents avaient été arrachées.