Dans quel état erre Marseille? réagissez en direct

Thierry Bezer vous fait participerce samedi à une émission 100% interactive sur le surplace de la cité phocéenne.

Un Parking squatté par des voyous, une augmentation significative de la délinquance, une ville toujours très sale, un syndicat majoritaire(FO) omniprésent, une gouvernance partagée paralysante….. Dans quel état erre la ville de Marseille ? Pour débattre, Thierry Bezer reçoit Philippe Carrese, Patrick Verlinden, Pierre Boucaud et Norbert Nourian.

Réagissez en direct pendant l'émission

Réagissez en direct  en posant votre question, votre coup de coeur, votre coup de gueule que nous allons partager samedi  dès 11H30.

Retrouvez en direct l'émission

Cliquez ici pour voir en direct et en streaming le débat à partir de 11h30 ce samedi.

La colère de Philippe Carrese

En 2006 Philippe Carrese, le réalisateur de Plus belle la vie et auteur de romans, écrit dans un mensuel disparu aujourd'hui Mars Mag un coup de colère vis à vis de cette ville qu'il a tant aimé. 5 ans plus tard ce coup de griffe fait le buzz sur le net et devient l'expression de marseillais inquiet de voir leur cité faire du surplace.

Philippe Participera samedi à l'émission, vous pouvez déjà lui faire part de vos impressions. A-t-il raison: répondez lui!

Nous publions ici sa tribune:

"J'ai plus envie... J'ai plus envie de me prendre le quart-monde dans la gueule chaque fois que je mets un pied sur la Canebière.

Je m'apprêtais à écrire une chronique rafraîchissante pour un magazine d'été riant, bien décidé à taire mes énervements habituels. J'avais pris de bonnes résolutions, rangé ma parano dans ma poche et mes colères avec mes tenues d'hiver, au fond d'un placard. Je m'apprêtais même à faire de l'humour. Quelquefois, j'y arrive. Mais voilà… Une randonnée pédestre éprouvante entre les Cinq Avenues et le cours d'Estienne d'Orves a sapé mon moral et éradiqué mes résolutions optimistes.

J'ai plus envie de relativiser. J'ai plus envie de faire de l'humour. Et j'ai plus envie de subir ce cauchemar quotidien…...

                       

J'ai plus envie de supporter toute la misère du monde à chaque coin de rue.

J'ai plus envie de slalomer sans cesse entre des culs-de-jatte mendiants, des épaves avinées et des cartons d'emballages de fast-foods abandonnés sur le bitume chaotique du premier arrondissement.

J'ai plus envie de cette odeur de pourriture qui me saute à la gorge, de cette odeur d'urine à tous les angles de travioles, de cette odeur de merdes de chiens écrasées sur tous les trottoirs, de ces relents de transpiration et de crasse sur les banquettes arrière du 41.

J'ai plus envie de perdre des heures en bagnole dans un centre-ville laid, dévasté par manque total de prise de conscience individuelle et d'organisation collective.

J'ai plus envie de voir ma difficile survie professionnelle lézardée par des bureaucrates en R.T.T, assenant au petit peuple que la voiture est un luxe inutile, eux qui n'ont sans doute plus pris un métro depuis des lustres.

J'ai plus envie de me retrouver sur le parvis de la gare Saint Charles à onze heures du soir avec mes jambes et ma mauvaise humeur comme alternative à l'absence totale de transports en commun et à la présence suspecte de rares transports individuels qui frisent l'escroquerie.

J'ai plus envie.

J'ai plus envie de baisser les yeux devant l'indolence arrogante de jeunes connards.

J'ai plus envie de jouer les voitures-balais pour de malheureux touristes étrangers bouleversés, fraîchement dévalisés par des crétins sans loi ni repère.

J'ai plus envie de me retrouver à chercher des mots d'apaisement et à soliloquer des propos hypocrites sur la fraternité et la tolérance lorsque mes enfants se font racketter en bas de ma ruelle.

J'ai plus envie de me laisser railler par ces troupeaux d'abrutis incultes, vociférants et bruyants au milieu des trottoirs qui n'ont qu'une douzaine de mots à leur vocabulaire, dont le mot "respect" qu'ils utilisent comme une rengaine sans en connaître le sens.

J'ai plus envie de contempler mon environnement urbain saccagé par des tags bâclés et des graffitis bourrés de fautes d'orthographe. L'illettrisme est un vrai fléau, il plombe même l'ardeur des vandales.

Et aussi... J'ai plus envie de voir les dernières bastides mises à bas, les derniers jardins effacés d'un trait négligent sur des plans d'architectes en mal de terrains à lotir. J'ai plus envie de cette ville qui saccage son passé historique sous les assauts des promoteurs (le comblement de l'îlot Malaval est une honte).

J'ai plus envie de cette ville qui perd sa mémoire au profit du béton.

Et encore... J'ai plus envie d'écouter poliment les commentaires avisés des journalistes parisiens en mal de clichés, plus envie d'entendre leurs discours lénifiants sur la formidable mixité marseillaise. Elle est où, la mixité ? De la rue Thiers au boulevard des Dames, la décrépitude est monochrome.

J'ai plus envie de traverser le quartier Saint Lazare et de me croire à Kaboul.

J'ai plus envie non plus de me fader encore et toujours les exposés béats de mes concitoyens fortunés, tous persuadés que le milieu de la cité phocéenne se situe entre la rue Jean Mermoz et le boulevard Lord Duveen. Désolé les gars, le centre ville, à Marseille, c'est au milieu du cloaque, pas à Saint Giniez. Tous les naufrages économiques de l'histoire récente de ma ville tournent autour de cette erreur fondamentale d'appréciation de la haute bourgeoisie locale.

J'ai plus envie de ce manque d'imagination institutionnalisé, plus envie de palabrer sans fin avec des parents dont la seule idée d'avenir pour leur progéniture se résume à: "Un boulot à la mairie ou au Département".

J'ai plus envie d'entendre les mots "Tranquille", "On s'arrange", "Hé, c'est bon, allez, ha…" prononcés paresseusement par des piliers de bistrots.

J'ai plus envie de ce manque de rigueur élevé en principe de vie.

J'ai plus envie de l'incivisme, plus envie de la médiocrité comme religion, plus envie du manque d'ambition comme profession de foi.

J'ai plus envie des discours placebo autour de l'équipe locale de foot en lieu et place d'une vraie réflexion sur la culture populaire. J'ai plus envie non plus de me tordre à payer des impôts démesurés et de subir l'insalubrité à longueur de vie.

J'ai plus envie de m'excuser d'être Marseillais devant chaque nouveau venu croisé, décontenancé par sa découverte de ma ville… Ma ville! Et pourtant, Marseille… Pourquoi j'ai plus droit à ma ville ? Merde !"

Philippe Carrese

2006

Marseille:enjeu présidentiel

Pierre Boucaud, le patron du site Marsactu, observe obstinément le terrain politique marseillais. Ici, comme beaucoup de journalistes, il est convaincu que se jouera le scrutin présidentiel.

En 2007, Nicolas Sarkozy arrivait en tête du premier tour à Marseille, après des années d'élections où Jean-Marie le Pen sortait toujours le premier des candidats présidentiels. Marseille, ville frondeuse, qui même en 1981, préféra Marchais à Mitterrand le soir du premier tour.

               

Quelles vont être les conséquences des affaires des marchés publics présumés frauduleux des Bouches-du-Rhône? Peut-on comme Arnaud Montebourg en déduire que "c'est la fin des barons, la fin des notables, la fin des féodaux" et des systèmes à Marseille.

Quel impact la crise financière, et ses conséquences économiques vont avoir sur le scrutin dans notre région?

Une région, qui lors du référendum sur le projet de constitution européenne, a très largement dit non à la mondialisation, mais qui pendant des décennies en a profité en transformant du gaz, du pétrole ou du minerais de fer importés et transformés le long de l'étang de Berre.

Marseille, reine du pétrole depuis les trentes glorieuses, qui découvre un réveil douloureux quand les pétroliers préfèrent raffiner à la source l'or noir. Marseille, la ville qui a repoussé les réformes et qui se découvre à faire du surplace.

Autant d'enjeux que nous allons discuter avec vous samedi. Merci donc de participer en direct à ce débat passionnant sur le site de la voix est libre.

"Marseille après Gaudin"

Sur notre plateau également Patrick Verlinden. Il est l'auteur du livre "Marseille après Gaudin". Depuis la libération, Marseille n'a connu que trois maires. Qui sera le prochain après Deferre, Vigouroux et Gaudin? Jean-Claude Gaudin va-t-il se présenter en 2013? Que retenir de la gouvernance des trois maires "historiques" de Marseille? Le système mise en place par le Ministre d'Etat de François Mitterrand est il adapté à la gestion de la deuxième ville de France aujourd'hui? autant de questions et des réponses samedi.

                 
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