Le livre règle des comptes entre les auteurs du "casse du siècle" à Toulon.
Les millions volés à la Banque de France à Toulon en 1992 dilapidés dans le recyclage des déchets ? C'est ce qu'affirme un ex-truand à la fin du livre "Hold-up", qui revisite le "casse du siècle" en réglant quelques comptes.
Jean-Claude Kella, un ancien de la French Connection, avait déjà livré ses souvenirs
dans "L'affranchi".
Casse de la Banque de France à Toulon
Dans "Hold-up", Kella prête sa plume, entre témoignage et fiction, à deux hommes
rencontrés "par hasard": "Manu", alias Emmanuel Demaimay, gardien de nuit pris en otage lors du casse de la Banque de France à Toulon, et "Marc", cerveau présumé. Croisant leurs points de vue, l'ouvrage revient sur les conditions dans lequel le hold-up a été réalisé, avant d'évoquer des tensions dans l'équipe qui auraient scellé son sort.
163 millions de francs
Au passage, on apprend que 163 millions de francs, et non 146, auraient été dérobés
le 16 décembre 1992 après-midi, dans les coffres de la Banque, en plein centre-ville. Soit plus du triple du butin volé en 1976 à la Société générale de Nice par la bande d'Albert Spaggiari.
Les arrestations
Cinq jours après le casse de Toulon, un appel anonyme met les policiers sur la piste d'une "taupe", Hélène Renaux, secrétaire comptable à la Banque. Deux mois plus tard, une dizaine de personnes sont arrêtées, parmi lesquelles l'employée, son compagnon Jean-Claude Loppicolo dit "Gino" et son ami René Bombace, et Marc Armando.
Condamnations
Devant les assises du Var en 1996, tous furent condamnés, la peine la plus lourde (18 ans) revenant à Armando, considéré comme le cerveau. Un costume trop grand pour lui, dit alors son avocat, Me Frédéric Monneret.
"Ness la Bombasse"
Sous la plume de Kella, "Marc" martèle que ce n'était pas "son" hold-up. C'est "Ness la Bombasse", autre pseudo ne laissant guère place au doute, qui le mit sur le coup. Et c'est encore "Ness" et ses comparses, "Hélène et Gino", qui auraient conduit l'équipe à sa perte en voulant profiter trop tôt de l'argent, déplore "Marc", sorti de prison en 2005. Une version démentie par les avocats des intéressés, pour qui les vrais commanditaires courent toujours. "Le premier cercle, ce sont les dindons de la farce", affirme Me Jean-Claude Guidicelli. "Je n'ai pas l'impression qu'on ait beaucoup investigué", complète Me Virginie
Pin.
Où est passé le butin ?
Reste une question essentielle: où est passé le butin, dont moins de 10% fut retrouvé? Le livre n'y répond pas vraiment, "Marc" affirmant mystérieusement que ses "chers amis" ont perdu l'argent dans un programme de recyclage des déchets en France et en Espagne, lancé "à l'initiative de politiciens bien connus sur la place".