Marseille prend un arrêté "anti-mendicité"

La municipalité a entériné lundi un arrêté visant à lutter "contre les comportements portant atteinte à l'ordre public".

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Arrêté "anti-mendicité" à Marseille

Le ville de Marseille a pris un arrêté "anti-mendicité" sans en prononcer le nom lundi 17 octobre 2011.

Cet arrêté est le premier pris dans la ville dans un cadre permanent et aussi
large, puisqu'il concerne tout le centre, du Stade Vélodrome à la gare Saint-Charles en passant par le Vieux-Port.

Le terme "anti-mendicité" tabou

"Il est interdit" sur un large périmètre du centre "de se livrer à toute forme de sollicitation ou appel à la quête de nature à entraver la libre circulation des personnes, la commodité du passage dans les voies et espaces publics, l'accès aux immeubles ou, de manière générale, à porter atteinte par ces comportements au bon ordre, à la tranquillité et à la sécurité publique", dit le texte, que s'est procuré l'AFP.

Caroline Pozmentier, adjointe à la Sécurité de la ville de Marseille.


L'adjointe à la Sécurité s'explique

Lors d'un point presse, l'adjointe à la Sécurité, Caroline Pozmentier (UMP), a indiqué lundi après-midi que cet arrêté participait à "une réponse forte" de la mairie et des pouvoirs publics après une série de faits divers cet été, et vise à ramener "la tranquillité sur l'espace public".  L'élue, qui a refusé d'employer le qualificatif d'"anti-mendicité", a insisté sur la plus large portée du texte, qui réprime également la consommation d'alcool sur la voie publique.

38 euros par infraction

Cet arrêté doit fournir un cadre légal aux forces de l'ordre, qui pourront verbaliser les contrevenants à hauteur de 38 euros par infraction. Il y a quelques années, la ville avait déjà pris un arrêté destiné à réprimer les "comportements agressifs", notamment des laveurs de vitres de voiture aux feux rouges. Un phénomène qui a pratiquement disparu dans la commune, selon les observateurs.

                                

                                 Les réactions

David-Olivier Reverdy, secrétaire régional du syndicat de police Alliance : 

il s'est félicité de cette disposition, estimant qu'elle "facilite la tache des patrouilles de gardiens de la paix et ne peut que renforcer la lutte contre le sentiment d'insécurité qui gagne l'opinion publique". Plusieurs villes de France ont déjà pris ce type de décisions, comme Nice, Montpellier ou Chartres.

David-Olivier Reverdy, secrétaire régional du syndicat de police Alliance

Patrick Mennucci chef de file de l'opposition municipale socialiste :
si l'interdiction de la consommation d'alcool paraît "tout à fait adaptée", en revanche, "l'aspect qui vise la mendicité non agressive est insupportable" et "extrêmement difficile à mettre en oeuvre". Pour lutter contre l'insécurité, il serait plus utile selon lui de prendre un arrêté contre la vente d'alcool la nuit - "l'arrêté existant est inapplicable" dit-il - et de faire appliquer le texte sur la fermeture des snacks à 02h du matin.
Le PCF :

il évoque "une chasse aux plus pauvres": "La pauvreté ne se combat pas en s'acharnant sur ses victimes".

           Comment la décision a-t-elle été prise ? 

Le maire UMP Jean-Claude Gaudin avait jusqu'ici exprimé son refus de prendre tout arrêté "anti-mendicité", notamment sur la question des roms, affirmant gérer le problème "en respectant le sens humaniste le plus complet" comme il l'avait dit en août. Interpellé lundi en conseil municipal sur la nécessité de trouver une solution d'accueil pérenne pour les roms, M. Gaudin a renvoyé l'organisation d'une table-ronde, promise depuis une série d'expulsions mais restée lettre morte, au bon vouloir de la préfecture.

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