Les vignobles des coteaux de Bellet sont envahis par les virées nocturnes des gloutons cochons sauvages
Nice : les sangliers s'invitent aux vendanges
A l'approche des vendanges, le vignoble de Bellet est confronté à un problème inattendu : la multiplication des sangliers qui mangent les raisins. Pour faire face, les producteurs ont organisé une battue...
Les vignobles des coteaux de Bellet à Nice sont envahis par les virées nocturnes de sangliers amateurs de festins de Chardonnay, mais les vignerons ont vu rouge en éliminant deux gourmands au cours d'une battue.
"Certaines parcelles en bas des coteaux ont été complètement mangées", constate Julien Treutenaere, responsable des cultures au Château de Crémat, dont 10% des 15 hectares de raisins ont déjà été engloutis par les cochons sauvages.
L'ouverture de la chasse et le début des vendanges sont pour début septembre, le Chardonnay se montrant actuellement sucré à point sous le soleil méditerranéen.
Fins connaisseurs, les nombreux sangliers qui peuplent les vallons des derniers contreforts des Alpes "ne mangent que les baies de raisin en laissant la grappe" et "si une grappe n'est pas arrivée à maturité, ils la contournent".
Après le Chardonnay (objet des premières vendanges), ils ont aussi repéré le Rolle, plant typiquement niçois et cépage essentiel des blancs de l'appellation.
Mais lorsque les raisins produisant du rosé et du rouge comme la "Folle noire" et le "Fraquet" (des vieux cépages autochtones) ou encore la Grenache seront mûrs, la saison de chasse aura démarré pour se charger de la surpopulation des sangliers, se rassurent les vignerons.
Certaines années, le comité local de chasse a fourni aux viticulteurs des "sanglières", fils électriques dissuasifs. Cette saison, les producteurs ont obtenu une solution plus radicale : des battues avant même l'ouverture de la chasse. Résultat: au moins deux nouveaux sangliers ont été fauchés.
Reste que les coteaux sont menacés par un autre dangereux prédateur, le pigeon, qui fond sur les vignes en plein jour. Un autre arrêté préfectoral permettait toutefois mercredi le tir au pigeon au milieu des vignes.
Quelque 60 hectares de l'appellation sont exploités dans "le seul vignoble de France au sein d'une grande agglomération", qui se trouve en périphérie sur de tranquilles collines escarpées, précise Julien Treutenaere.
La production de ces vins secs, plutôt onéreux, est écoulée localement.