Ce que les élus socialistes retiennent dans les Bouches-du-Rhône c'est d'abord la "normalité" du vote.
D'une seule voix, sans concertation, vers 22H00 quand ils arrivent tous rue Montgrand à la Fédération du Parti socialiste des Bouches-du-Rhône, les éléphants provençaux se félicitent d'avoir été dans la norme des résultats nationaux.
Ouf" pensent-ils très fort. Pas de score à la Staline, la démocratie a réussi à s'exprimer, "les citoyens ont donné ce soir une consigne à l'appareil" résumait Marie-Arlette Carlotti.
"Des bureaux décriés par le passé, comme à Allauch donnent ce soir une vraie leçon" expliquait sans détour, le président de Marseille Provence Métropole, Eugène Caselli.
Les scores s'affichent sur un écran, coupé en deux et les différences entre le département et les chiffres nationaux sont minimes. Arnaud Montebourg réalise quelques points de plus ici, mais la fourchette est grosso modo identique à celle affichée rue de Solférino.
"Marseille a fait la campagne d'Arnaud Montebourg" explique à qui veut l'entendre Samia Ghali, la Sénatrice des quartiers nord. L'ancienne dauphine de Jean-Noël Guérini, aujourd'hui proche de Martine Aubry ne se fait pas prier pour régler les comptes du passé: "Jean-Noël Guérini, ne comptez pas sur moi pour tirer sur les ambulances". Circulez il n'y a plus rien à voir. D'autres sont plus silencieux, à l'image de Sylvie Andrieux, tenue chic et discrètement Chanel, la députée salue les militants mais arrive après les ténors, les journalistes ne la remarque même pas.
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Le passé, les affaires ont disparu du paysage. La presse était conviée salle Vallier sur les terres de Marie-Arlette Carlotti. Là, ambiance studieuse avec "de vrais gens" comme répétait avec le sourire l'élue.
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Sérieux, attentifs, scrupuleux au point de recompter au minimum trois fois l'ensemble des bulletins, nous voilà à des années lumières des "arrangements" lors des scrutins internes qui auront terni l'image des socialistes provençaux. Personne ne veut revoir un tel spectacle, un juge retraité ancien président de la Cour d'Assises à Aix en Provence ne cesse de faire la tournée des bureaux de vote au nom de la Haute-Autorité des Primaires. Jean-Pierre Deschamps insite il est "sympathisant mais pas menbre du parti socialiste". "On a envie d'être des bons élèves ici" résume Monsieur le juge.
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Dans l'après-midi, le juge est appelé à Allauch. Alerté, comme nous, par quelques tweets, le correspondant de Libération, Olivier Bertrand, a sorti un papier au vitriol sur l'organisation du vote sur les terres du baron socialiste, le Sénateur Roland Povinelli.
Allauch et nous revoilà plongés en plein congrès de Reims, quand les militants de cette section de Provence vers 2 heures du matin, ont miraculeusement fait la différence entre Ségolène Royal et Martine Aubry pour prendre la tête du parti. Roland Povinelli s'enferme avec le juge et tous les représentants des candidats aux primaires, tous là tellement ce petit village prospère au pied du Garlaban a valeur de symbole.
Pas question de revoir surgir les vieux démons. Povinelli ne change rien à son style, direct méridional corse: "je vais faire un procès au journaliste, il se plaint de la brocante et de l'unique bureau de vote, je ne suis pas un dictateur je n'allais pas interdire la brocante" se justifie avec passion le Sénateur-maire en vous brisant l'avant bras "les listes officielles fournies par la Préfecture étaient bourrées d'erreur, nous étions tous nés en 1922, moi je délègue je ne me suis pas occupé de cette élection, j'invite tous les journalistes ici: mes militants ne sont pas des fantômes, le PS c'est toute ma vie".
Le juge Deschamps autorise l'inscription manuelle des électeurs manquants sur la liste, Allauch finit sa brocante tranquillement. Dimanche soir, la ville de Povinelli ne se singularisera pas au moment des résultats.
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Jean-David Ciot, le successeur de Jean-Noël Guérini à la tête de la Fédération socialiste des Bouches-du-Rhône fête sa première victoire: "on est dans la norme nationale". La victoire de la normalité, les socialistes marseillais sont les premiers étonnés.
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Le reportage de nos équipes télé
Voir le reportage d'Olivier Chartier Delègue, Francis Di Cesare et Claire Taurisson: