Un réseau de vente d'anabolisants sévissait dans une dizaine de salle de sports parisiennes, et commençait à toucher Nice. Quatre personnes ont été mises en examen vendredi dans le cadre d'une enquête qui a permis de démanteler un laboratoire clandestin. Une première en France.
Une première en France
Une enquête a conduit au démantèlement, mardi, dans l'Essonne d'un laboratoire clandestin d'anabolisants, mettant fin à un réseau de distribution dans des salles de sport, selon la brigade des stupéfiants de la police judiciaire parisienne.Quatre personnes, dont une femme, ont été mises en examen par un juge d'instruction pour trafic de produits stupéfiants, infractions à la législation sur les substances vénéneuses en bande organisée, infractions au code du sport en matière de dopage et escroqueries à la Sécurité sociale. Tous ont été placés sous contrôle judiciaire, mais le parquet de Paris avait requis la détention provisoire pour deux d'entre eux. Les quatre suspects étaient considérés comme les "laborantins" de ce trafic.
En mars, lors d'une première vague d'interpellations, les enquêteurs avaient arrêté une infirmière qui se fournissait dans l'infirmerie de l'hôpital où elle travaillait, et quatre professeurs de sports qui revendaient les produits en direct à la clientèle des salles de musculation.
Un laboratoire clandestin
Les policiers ont découvert un laboratoire, installé dans un appartement de l'Essonne, en région parisienne. Sur place, ils ont saisi 60.000 euros, 15.000 pilules, 4,5 kg de "pâte permettant de fabriquer encore cinq fois plus de pilule", des fioles et tout le matériel de fabrication, notamment une machine à stériliser les fioles. Le trafic devait générer "quelques dizaines de milliers d'euros chaque mois", selon les enquêteurs."Les produits étaient dangereux à deux égards: parce que ce sont des produits toxiques, mais aussi parce que l'hygiène n'était pas respectée"
Les consommateurs entendus par la police ont d'ailleurs signalé des "effets secondaires" comme des "douleurs, des oedèmes". Les trafiquants présumés fabriquaient des anabolisants, des stéroïdes et de la testostérone, en "autodidactes" et sans "aucunes connaissances ni médicales, ni chimiques", a relevé Christophe Descoms, de la brigade des stupéfiants. Ils se fournissaient en Chine via Internet.