SNCM : les entreprises corses songent à lancer une compagnie en cas d'échec

Le consortium d'entreprises majoritairement corses Corsica Maritima, candidat à la reprise de la SNCM, n' exclue pas de lancer sa propre compagnie maritime alternative si son offre n'était pas retenu par le tribunal de commerce.

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Lors d'un point presse, le président de Corsica Maritima, consortium d'entreprises majoritairement corses, a énoncé la possibilité de créer sa propre compagnie en cas d'échec de sa candidature "On lancera certainement les moyens d'atteindre cet objectif" a-t-il expliqué. 

"Ce qui est certain, c'est que nous n'accepterons plus durant les 60 prochaines années ce que nous avons subi ces 60 dernières années"


a expliqué François Padrona, responsable de supermarchés Leclerc en Corse, en référence à la relation parfois
compliquée qu'entretenaient les entreprises corses avec la SNCM.
Dans un premier temps, cette compagnie pourrait "affréter" deux bateaux pour mettre "rapidement en place" des rotations, "comme l'a fait la Brittany Ferries", une compagnie qui soutient le consortium, avant d'envisager l'achat de bateaux.

"L'aval de l'autorité de la concurrence"

En ce qui concerne l'offre de reprise, François Padrona a rappelé qu'elle s'appuyait notamment sur le fret des entreprises du consortium et prévoyait le rapatriement du trafic marchandise aujourd'hui chez Corsica Ferries et passant par le port de Toulon, à Marseille.
François Padrona a également souligné que Corsica Maritima répondait à toutes les obligations légales, ayant reçu une lettre de la Commission européenne sur la question de la discontinuité (une condition nécessaire pour éviter la transmission des lourdes condamnations européennes touchant la SNCM) et "l'aval de l'autorité de la concurrence"
en France.
En l'état, l'offre du consortium prévoit la reprise de 800 salariés sur un peu plus de 1.400 actuellement.

Trois autres offres de reprise sont en lice, celle du transporteur corse Rocca, celle du groupe basé en Floride Baja Ferries, associé au groupe Stef, qui possède la Méridionale (actuelle codélégataire avec la SNCM de la délégation de service public de la desserte de la Corse), et celle de l'ancien directeur du port Christian Garin, baptisée Ferry de France.

Un "duopole" à la tête de la compagnie

Selon François Padrona, les offres de Baja Ferries/Stef et de Rocca présentent des risques en termes de concurrence. La première conduirait à un duopole entre la Méridionale et Corsica Ferries, et la deuxième créerait une "concentration verticale" sur toute la chaîne de transport, mettant en péril les autres transporteurs corses.
Dans leur rapport, les administrateurs judiciaires recommandent le rejet des offres Stef/Baja Ferries et Ferry de France, privilégiant les deux offres corses.
Après un report le 25 septembre, le tribunal de commerce de Marseille doit examiner les offres de reprise lors d'une audience à huis clos mercredi 14 octobre.
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