Selon le procureur de Paris, qui donnait ce vendredi à 16h30 un dernier point sur l'enquête, l'analyse de l'ordinateur et du téléphone de Mohamed Lahouaiej Bouhlel montre qu'il a prémédité son attentat et qu'il manifestait un "intérêt certain" mais "récent" pour la mouvance jihadiste radicale.
Un intérêt récent pour la mouvance islamiste radicale
Des témoins le décrivent comme éloigné des courants religieux. Il "consommait de la drogue, de l'alcool, mangeait du porc et avait un vie sexuelle débridée", précise le procureur, ajoutant qu'il avait été violent envers sa femme.Mais entre le 1er et le 13 juillet, veille de l'attentat qui a fait 84 morts, le tueur avait fait des recherches quasi quotidiennes de sourates du Coran, mais aussi des recherches sur les fusillades d'Orlando et de Dallas, ainsi que sur l'attaque de Magnanville (Yvelines).
Les enquêteurs ont également trouvé dans son ordinateur des photos en lien avec l'islam radical, en particulier des combattants arborant le drapeau du groupe terroriste Daech ou État islamique (EI), mais aussi des couvertures du journal Charlie Hebdo, des photos de Ben Laden et du chef jihadiste algérien Mokhtar Belmokhtar.
M. Molins a aussi expliqué que, "depuis huit jours, il s'était laissé pousser la barbe, expliquant (...) que la signification était religieuse".
Des éléments qui montrent selon lui un intérêt certain et à ce stade récent envers la mouvance jihadiste radicale".
Un attentat prémédité
Les investigations ont notamment montré que le tueur avait effectué des repérages sur la Promenade des Anglais, les 12 et 13 juillet, s'arrêtant notamment en face du Négresco avec les warnings allumés. Il avait pris contact avec la société de location du camion dès le 4 juillet.Le tueur s'est aussi pris en photo à quatre reprises le 14 juillet sur ou aux abords de la Promenade des Anglais.
Il avait auparavant fait des recherches internet concernant des vidéos d'accidents de voitures avec les mots-clés "horribles accidents mortels" ou "terribles accidents mortels", ou encore "vidéos choc, âmes sensibles s'abstenir".
Dans son téléphone portable, les enquêteurs ont aussi retrouvé la photo d'une couveture de Nice-Matin du 1er janvier 2016 titrant "Il fonce volontairement sur la terrasse d'un restaurant".
Besoin d'argent
Il semble par ailleurs que le tueur de NIce ait eu besoin d'argnt. Le 28 juin, il essaie de contracter un prêt bancaire de 5000 €, qui lui est refusé pour insolvabilité. Il tente ensuite de retirer 1000 € dans un distributeur, qui ne lui délivrera que 550€. Il vend sa voiture et loue un autre véhicule le 13 juillet.Des éléments qui; mis bout à boutn, font pencher le procureur en faveur d'un acte prémédité.
L'intégrale de la conférence de presse du lundi 18 juillet