De retour de leur voyage de noces, Jérôme et sa femme achètent une tarte aux pommes au Carrefour Market de Bandol, avant de rendre visite au père du marié. Quand arrive le dessert, Jérôme croque dans un objet dur, une dent sur pivot mélangée à la pâte de la tarte.
Des souvenirs de leur voyage de noces déjà contrarié par la crise sanitaire, Jérôme et Sophie ne garderont pas plus celui-ci non plus. Le 20 juillet, les jeunes mariés qui habitent Marseille décident de rendre visite au père de Jérôme dans le Var.
Le couple s'arrête dans le Carrefour Market de Bandol pour y acheter le dessert. Leur choix se porte sur une tarte aux pommes.
"En regardant dans l'assiette, j'ai vu que c'était une dent"
"Ça faisait un petit moment que je ne l'avais pas vu et on se réjouissait de partager un moment avec lui. C'était une ambiance assez festive, Papa a ouvert une bouteille de champagne et on a partagé cette tarte paysanne qui était très bonne", explique Jérôme."On était en train de la complimenter quand ma femme nous en a resservi une part et tout un coup, ça fait comme un crac, j'ai mordu quelque chose de dur dedans", détaille-t-il. "Sur le coup je pensais que c'était un noyau, après j'ai cru que c'était une petite pierre et en fait en regardant dans l'assiette j'ai vu que c'était une dent".
Ticket de caisse, emballage, tarte et dent sous le bras, le couple décide de retourner au Carrefour Market de Bandol, et demande à voir la direction. "La directrice s'est aussitôt excusée et nous a proposé un remboursement, après avoir rempli une fiche de l'incident".
6,90 euros et vous rentrez chez vous
"On me propose d'échanger la tarte contre une autre, ou bien d'être remboursé. Je me suis dit, une tarte à 6,90 euros, on se fout de moi", explose alors Jérôme qui refuse. Un peu plus tard, il est contacté par une juriste du groupe Carrefour. Elle lui promet une lettre d'excuse et des bons d'achat. Mais pour le jeune marié, Carrefour s'est terminé et il décide de prendre un avocat."D'un côté Carrefour c'est le chantre de l'hygiène et de la sécurité sanitaire, les clients, les employés sont tous masqués, il y a du gel à l'entrée et de l'autre côté dans l'arrière cuisine, ben il n'y a pas de masque manifestement et on crache une dent sur pivot sans que personne ne s'en aperçoive".
Et Jérôme ne décolère pas : "Avant d'être le client de Me Seroussi, j'étais le client de Carrefour. Et je trouve que l'on vous propose de rembourser votre tarte 6,90 euros, avec une lettre et des bons d'achats, c'est se moquer des gens".
Le pot de terre contre le pot de fer
Pour maître Seroussi, avocat au barreau de Marseille, spécialiste en réparation de dommages corporels, le distributeur est clairement en faute. "Carrefour se targue d'avoir une sélection de ses fournisseurs par le biais d'un listing drastique au niveau des conditions d'hygiène et de sécurité, force et de constater que ce système a été totalement défaillant".L'avocat pointe encore l'absence de rappel du produit dans les magasins Carrefour. "L'incident est survenu le 20 juillet, Carrefour est informé le même jour, la tarte était comestible jusqu'au 26 juillet, et entre le 20 et le 26, aucun rappel n'a été fait sur le site de Carrefour".
"Mon client en fait une question de principe, ajoute Me Serroussi, s'il s'agissait d'un petit commerçant, il n'aurait pas donné suite. Il y aurait une explication et puis voilà. Mais face à une multinationale qui dépense des millions d'euros pour faire valoir la qualité de ses règles sanitaires, ce n'est pas acceptable".
Contacté, le groupe Carrefour se retranche derrière la responsabilité du fabricant. La tarte est livrée emballée et le problème ne peut pas avoir eu lieu une fois le produit mis en rayon. "Une enquête est en cours chez le fournisseur", qui "se joint à Carrefour pour présenter toutes ses excuses."