L'enquête est terminée. Elle concerne un match de National du 9 mai 2014 quand l'Etoile de Fréjus-St-Raphaël s'était incliné face à Coulommiers. Le juge d'instruction décidera s'il renvoie ou non des deux footballeurs en cause devant un tribunal correctionnel.
Deux anciens footballeurs du club de National Etoile de Fréjus-St Raphaël devraient comparaître devant le tribunal correctionnel. La justice soupçonne deux joueurs en 2014, Dominique Jean-Zéphirin, gardien de but et Matar Fall, défenseur central de "corruption passive en vue d'altérer le résultat de paris sportifs" et pour "association de malfaiteurs".
Le dossier porte sur un match de 3è division disputé contre le relégable Coulommiers le 9 mai 2014.
Les sportifs sont accusés d'avoir fait perdre volontairement leur équipe. Le club varois s'était incliné sur le score de 4 buts à 1.
De nombreux paris, depuis des sites à l'étranger
Les raisons de cette défaite ? La "passivité anormale" du gardien de but Dominique Jean-Zéphirin et le rôle de son défenseur central Matar Fall, directement impliqué dans trois buts, dont le premier contre son camp à la 6e minute
Outre ce scénario, si troublant que le club avait mis à pied dès le lendemain les deux joueurs, la société suisse de surveillance Sportradar avait mis en évidence une évolution de la cote et un volume de paris anormaux pour un tel match, effectués sur des sites à l'étranger.
Les plus hautes instances du foot ont porté plainte
Le 12 mai, l'UEFA signalait ces éléments à la Fédération française de football (FFF) qui portait plainte quatre jours plus tard pour "corruption sportive". L'enquête préliminaire ouverte dans la foulée basculait en information judiciaire en mars 2015. Les investigations "ont permis de confirmer non seulement que le résultat de cetterencontre avait été truqué mais également qu'une tentative d'intervenir sur le résultat du match avait eu lieu lors de la rencontre précédente contre Dunkerque", relève le procureur.
Les dirigeants de l'Etoile mis hors de cause
Selon le parquet, l'enquête a démontré "l'absence d'implication des dirigeants et de l'entraîneur".
Joint par téléphone, Alexandre Barbero, co-président de l'Etoile de Fréjus-St-Raphaël nous a déclaré :
S'il y a des joueurs corrompus, il faut que justice soit faite. Il est bien précisé à tous les joueurs en début de saison l'interdiction de faire de paris, tant pour eux que pour leur famille. Je ne fais pas de politique, mais je crains de payer le fait que la ville de Fréjus soit au Front National. Ce club aujourd'hui en 4è division, est le plus grand club de la ligue Méditerranée, il y a près de 1.000 gamins licenciés et cette affaire qui remonte à il y a 3 ans rend la recherche de sponsors terriblement compliquée...
Il appartient désormais au juge d'instruction de prendre une décision sur le renvoi ou non des deux footballeurs devant un tribunal correctionnel.