Le 25 février 1994, la députée du Var Yann Piat meurt sous les balles. L'assassinat de la parlementaire a marqué son époque et l'histoire du département où elle avait été élue à plusieurs reprises.
Il est un peu plus de 20 heures, le 25 février 1994, lorsque la députée UDF du Var, Yann Piat, approche de son domicile en voiture.
Elle est abattue par deux individus qui évoluent sur une moto volée. La députée se trouve dans une Clio conduite par son chauffeur, non loin de son domicile situé mont des Oiseaux, sur les hauteurs de Hyères-les-Palmiers.
Leur véhicule subit plusieurs tirs, la députée de 44 ans est mortellement blessée après avoir reçu trois balles dans le corps.
Environ 13 mois après l'assassinat, le trajet identique des deux véhicules est reconstitué pour les besoins de l'enquête.
Des condamnés, et de nombreuses questions
Quatre ans après sa mort, se tient un procès devant la cour d'assises. Les accusés, des petits trafiquants de drogue, Marco di Caro et Lucien Ferri, avouent et sont condamnés, le commanditaire, propriétaire du bar le Macama, situé sur le port de Hyères, et des complices, le sont aussi. Pour les jurés, le mobile était de tenir le "milieu" mafieux et Yann Piat aurait été un obstacle à cette ambition. Mais plusieurs enquêtes ont fait valoir des pistes accréditant l'hypothèse que les commanditaires étaient au cœur du pouvoir.
Deux ans avant sa mort, la députée avait écrit une lettre lors d'une campagne pour les élections régionales, citant cinq noms à suspecter "en cas d'accident mortel sur ma personne ou autre suicide".
Il y a 5 ans, des journalistes de France 3 Côte d'Azur avaient assisté à une cérémonie d'hommage, organisé par ses proches, dans le cimetière dans lequel elle est inhumée.
Arrivée en politique sous l’aile de Jean-Marie Le Pen
Yann Piat est d’abord élue députée sous la bannière du Front national, le parti de Jean-Marie Le Pen. C'est à l'âge de 36 ans, qu'elle remporte la troisième circonscription du Var, le 16 mars 1986.
Elle a été réélue parlementaire deux ans plus tard en 1988, avec 53,7% des voix. Elle avait fait de la lutte contre la corruption son cheval de bataille.
Elle finit par rejoindre une figure politique du Var, François Léotard, le fils de l’ancien maire de Fréjus qui a été à son tour édile de la commune, ainsi que député et ministre. Yann Piat est réélue en 1993 pour siéger à l’Assemblée UDF-PR, l’Union pour la démocratie française, qui deviendra l’une des composantes du Modem, le Mouvement démocrate de François Bayrou.
Au moment de sa mort, Yann Piat se préparait à livrer campagne pour les municipales à Hyères. Elle était mère de deux filles.