Le manque d'entretien des cours d'eau serait à l'origine des conséquences dramatiques des intempéries, selon la FNSEA. Le premier syndicat agricole se fait l'écho du "cri de désespoir" de ses agriculteurs adhérents et demande à l'Etat des décisions rapides et concrêtes à ce sujet.
Dans le milieu agricole, beaucoup sont persuadés que le manque d'entretien des cours d'eau est à l'origine des conséquences dramatiques des intempéries touchant le sud de la France, sur un plan humain comme économique.
"C'est un cri de désespoir, un cri du coeur des agriculteurs pour éviter des situations qui peuvent être dramatiques"
explique-t-on à la Fédération Nationale des Syndicats d'Exploitants Agricoles (FNSEA).
"Nous avons l'impression de nous faire promener par le gouvernement et par l'administration", face à la répétition des violentes intempéries, déclare Jérôme Despeys, secrétaire général adjoint de la FNSEA.
Ce dernier dénonce les effets de la réglementation actuelle sur l'entretien des rivières et ruisseaux par les agriculteurs et les communes.
"Dans le Var, il y a depuis quatre ans une demande pour utiliser des pelles mécaniques pour entretenir les cours d'eau. Mais il n'y a toujours pas d'autorisation, car il faut des études d'impact qui durent des années, pour protéger par exemple des espèces comme les grenouilles"
a-t-il expliqué.
Sans entretien, arbres et végétaux poussent dans le lit des rivières et différentesespèces d'animaux peuvent fragiliser digues et canalisations, regrette-t-il. Et lors des épisodes de fortes pluies, les rivières "se déversent dans les terres agricoles, dans les villages", avec "des conséquences en vies humaines" et de "lourds impacts" pour les agriculteurs, souligne-t-il.
Les maraîchers et horticulteurs des environs de La Londe-les-Maures dans le Var, ont été particulièrement touchés ces dernières semaines et ces dernières années, selon Jérôme Despeys.
"Sans menacer la biodiversité, il pourrait être fait des choses pour éviter une telle ampleur" des dégâts
estime-t-il, en appelant au "bon sens".
La FNSEA demande à être reçue par la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal à ce sujet, et souhaite l'organisation d'une table ronde "avec les différents acteurs, pour prendre des décisions pragmatiques et rapides".
Les intempéries ont fait quatre morts en 24 heures, dont trois femmes, dans le Var.