Des analyses sont en cours pour déterminer la cause de la disparition des poissons. Les Truites du Paradou, c’est l’unique entreprise de pisciculture du département du Var. Les bassins sont alimentés par une eau de source qui vient du domaine de Berthoire.
Y-a-il eu pollution ? Grégory Joubert, le gérant des Truites du Paradou, ne voit pas d’autres pistes. La découverte, ce dimanche 21 août, de milliers de cadavres de truites dans ses bassins fut terrible.
Les ramasser à la pelle, ça fait mal au cœur. Je travaille du lundi au dimanche, je prends 5 jours dans l’année de vacances. On a déjà dû faire face aux inondations, à la grêle. On n’avait vraiment pas besoin de ça.
Grégory Joubert, le gérant des Truites du ParadouFTV
Il évalue le nombre de poissons disparus entre 20 000 et 30 000, soit environ 6 tonnes sur une production annuelle pouvant aller jusqu'à 27 000 tonnes. Une production essentiellement dédiée à la la pêche de loisirs.
40 000 euros de perte
Grégory Joubert est éleveur en pisciculture depuis une quinzaine d'années. Il est installé sur le secteur de Pignans-Carnoules depuis 2016 pour produire des truites arc-en-ciel pour la fédération de pêche du Var. Une entreprise familiale qu'il gère avec sa compagne.
En plus de la perte de la marchandise, il va nous falloir payer des dizaines de milliers d’euros pour racheter d’autres poissons, pour l’équarrissage et aussi pour payer l’analyse, en espérant qu'elle détermine l'origine de cette mortalité.
Grégory Joubert, le gérant des Truites du ParadouFTV
Cette catastrophe devrait engendrer un manque à gagner de 40 000 euros pour le couple. Il va leur falloir maintenant racheter du poisson dans un contexte de rareté et d'inflation des prix causées par la sécheresse.
Les truites sont réparties dans des bassins de niveaux différents. Dans ses premiers bassins, Grégory Joubert avait rassemblé les jeunes truites, celles qui devaient être mises en eau , dans les rivières, en mars.
6 000 d'entre elles sont mortes. Environ 500 seulement ont survécu.
C’est dramatique. Cette perte correspond à 60 % du cheptel qui devait alimenter nos cours d’eau l’année prochaine. Ce sont des poissons que la fédération commande aux pisciculteurs pour pouvoir satisfaire une certaine forme de loisir pêche. On ne pourra pas rester sans solution.
Louis Fonticelli, président de la fédération de pêche du VarFTV
Enquête en cours
Ce lundi matin, le pisciculteur a donc emmené ses truites à l’équarrissage, un processus de transformation des cadavres d'animaux en vue d'utilisations industrielles diverses.
Un échantillon de truites a également été congelé pour analyse.
Une pollution encore non avéré
Pour tenter de trouver la source d'une éventuelle pollution, certains regards se sont rapidement tournés vers Pignans Plage, une piscine nouvellement installée au domaine de Berthoire. Face à ces suspicions, le maire de la commune se dit serein.
Fernand Brun précise que la piscine est ouverte depuis deux mois sans dysfonctionnement de cet ordre.
Lorsque nous avons installé cette piscine, nous avons exigé qu’aucune communication ne soit possible entre l’eau de la piscine et les bassins de pisciculture. J'ai rappelé les différents experts et ils m'ont assuré que le cahier des charges a bien été respecté.
Fernand Brun, maire de PignansFTV
Fernand Brun précise que la piscine est ouverte depuis deux mois sans dysfonctionnement de cet ordre ne soit signalé.