Coupe d'Europe de rugby : Toulon entre dans l'Histoire

Ils ont été les plus forts. Après une finale disputée, les Toulonnais ont remporté ce samedi soir à Twickenham leur troisième titre européen et ce pour la troisième fois de suite. Du jamais vu dans le monde du rugby. Eternels perdants, les Clermontois n'ont pas démérité.

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Toulon est entré dans l'Histoire de la Coupe d'Europe en devenant la première équipe à la remporter trois fois d'affilée, samedi à Twickenham, après avoir battu à l'expérience en finale Clermont (24-18), malheureux vaincu comme en 2013. 

Un assemblage de mercenaires

Qui pouvait se douter justement en 2013 que le RCT, présenté comme un assemblage de mercenaires recrutés à prix d'or par le président Mourad Boudjellal, passerait deux ans plus tard à la postérité ? Qu'il réussirait cet incroyable triplé européen sur lequel les grands Leicester (vainqueur en 2001 et 2002) et Leinster (2011 et 2012, en plus de 2009) se sont cassé les dents? Pas grand monde sans doute, en dehors de Mourad Boudjellal lui-même, mû par la volonté de marquer l'Histoire après avoir sorti l'historique RCT des limbes de la Pro D2.

Boudjellal dans les vestiaires

Mais voilà que, en quelques années, Toulon a rejoint le Leinster au rang des triples vainqueurs de l'épreuve, à un titre du Stade Toulousain (1996, 2003, 2005 et 2010).

Je suis resté dans les vestiaires car je n'ai pas supporté. C'est hallucinant ce qu'ils ont fait. Si on est champion d'Europe, c'est aussi car on a eu un très beau vice-champion en face"


a déclaré le président varois au micro de France 2 après le match. Ce sentiment anime sans doute également son manager Bernard Laporte et la pléiade de stars au palmarès incomparable qu'il dirige, dont trois (Hayman, Botha et Williams) finiront en beauté leur immense carrière dans quelques mois.

Clermont, éternel perdant

Des stars dont l'expérience et le mental d'acier ont été encore prépondérants dans cette cinquième finale franco-française, face à des Clermontois qui décidément sont maudits, surtout face au RCT, avec cette deuxième finale de Coupe d'Europe perdue. Franck Azéma a eu beau avoir remplacé Vern Cotter à la tête de l'ASM à l'intersaison, ouvrant une nouvelle ère, le préparateur mental Denis Troch a beau conseiller ponctuellement l'ASM depuis le début de saison, celle-ci n'est pas parvenue à décoller son étiquette d'éternel perdant qui lui colle au maillot.

Les Clermontois se sabordent

Mais les Clermontois peuvent largement s'en prendre à eux-mêmes, puisqu'ils se sont sabordés dans un Twickenham sonnant légèrement creux (56.000 spectateurs pour une capacité de 82.000 places).

On est tombé sur une belle équipe de Toulon. Il y a eu trop de petites erreurs qui à la fin comptent. On a subi en première mi-temps sur les impacts"


a déclaré leur manager Franck Azéma au micro de France 2 après le match.

Huit points d'avance

Pourtant auteurs d'une entame tonitruante seulement concrétisée par une pénalité de Camille Lopez (7e), titulaire à la place de Brock James, blessé de dernière minute, ils ont même compté huit points d'avance (11-3) après un essai de Wesley Fofana, qui a récupéré un coup de pied de Sébastien Tillous-Borde contré derrière un regroupement par Morgan Parra (25e).

Toulon sans s'affoler

Mais Toulon, sans jamais s'affoler, a grignoté petit à petit son retard, par la botte de Leigh Halfpenny (16e, 28e, 32e) et surtout un essai juste avant la pause.
Un essai de Bastareaud que pourra regretter l'ASM : au lieu de botter en touche pour mettre fin à la première période, Nick Abendanon a tapé un petit coup de pied par-dessus pour lui-même, dont s'est saisi Chris Masoe. Le ballon, après une grosse séquence, est revenu à Mathieu Bastareaud qui a aplati en bout de ligne (40+1e). Abendanon s'est cependant fait pardonner en inscrivant un essai après un nouveau coup de pied par-dessus pour lui-même, cette fois réussi (62e), faisant revenir son équipe à un point (18-19).

Portés par l'expérience

Mais l'ASM a été constamment obligée de courir après le score lors de cette seconde période, et Toulon, porté par la force de l'expérience, a pu contrôler avant de planter une dernière banderille par Drew Mitchell, qui a éliminé six défenseurs pour définitivement distancer Clermont (70e, 24-18). Les "Jaunards" ont bien tenté de jeter leurs dernières forces dans la bataille, tentant par d'énièmes relances d'arracher la victoire. Mais ils ont finalement dû, comme souvent, aller saluer leurs fidèles supporters la mine une nouvelle fois déconfite. Le rugby devient décidément ce sport qui se joue à quinze contre quinze, où à la fin, c'est Toulon qui gagne !
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