Une aventure entre Avignon et Arles, à vélo solaire, pour rencontrer des entreprises solidaires

A 34 ans l'avignonnais Jérôme Zindy se lance dans un tour local des entreprises vertueuses. 300 km sur son vélo, pour rencontrer des entrepreneurs qui prennent soin de l'environnement et des salariés.

En 2019 la vie de Jérôme Zindy a fait un 360 degrés. Terminé les voyages en avion, fini le boulot dans le marketing d'un rallye international, stop aux achats intempestifs et recentrage sur l'essentiel: le local et l'environnement.

Pour y arriver, le trentenaire troque sa voiture contre un vélo ... mais attention, pas n'importe quel vélo, un vélo électrique et solaire fabriqué tout exprès pour lui dont il est très fier:

"Les vélos électrique du commerce ont une durée de vie très courte. On peut rarement changer leur batterie. Le mien je l'ai fait créer exprès par une entreprise spécialisée de St Mitre-les-Remparts." 

Ce vélo il a une durée de vie infinie: 100 000 km ou même plus.

Jérôme Zindi à propos de son vélo solaire

Un vélo hyper robuste ou tout peut être changé. Bien sur, la machine a un coût, dans les 5000 euros.

Les jours de grand soleil, l'engin ne consomme pas d'autre énergie. Mais il peut aussi, au besoin, se charger comme n'importe quel vélo électrique et durant les descentes l'énergie est emmagasinée comme pour une voiture hybride.

Avec ce vélo, Jérôme l'aventurier, a décidé d'entreprendre un grand projet: "la mini Odyssée Demain".

Alors en partenariat avec France Active Paca, ( un organisme de financement pour aider et conseiller les entreprises dites engagées) Jérôme a mis au point son projet : joindre à vélo les entreprises vertueuses, les unes après les autres, pour les mettre en lumière.

  • "Les solutions pour protéger l'environnement et vivre dans un monde meilleur existent, elles sont souvent très proches de chez nous mais on ne les connait pas." explique Jérôme.

Alors dans un petit matin glacial nous retrouvons Jérôme dans la banlieue avignonnaise. L'homme, nous attend sur son vélo et avec lui Nicolas, son photographe également sur une bicyclette électrique. Le froid pique les mains, mais pédaler réchauffe vite la petite équipe.

Ensemble les deux hommes vont aller à la rencontre de Charlotte Trossat.

La jeune femme est une ancienne ingénieure. Il y a 8 ans, elle a tout plaqué pour monter son projet: une conserverie locale, bio et solidaire, son nom : local en bocal.

Ici, on travaille uniquement des légumes et des fruits moches. Enfin moches ... pas vraiment ... mais différents plutôt. Des carottes minuscules, des oignons ou des patates douces énormes, des courges un peu abimées ... bref des légumes qui ne trouveraient pas preneurs dans une grande surface, ni même sur un marché de producteurs.

  • "Mais nos grands-parents, eux, les consommaient sans même y réfléchir ... à l'époque ou le bon sens existait encore". renchérit Charlotte

200 tonnes de ces légumes déclassés sont utilisés chaque année par "local en bocal". Des légumes qui seraient jetés à la poubelle si Charlotte n'avait pas décidé de les cuisiner. Une véritable lutte contre le gaspillage alimentaire.

Aujourd'hui l'entreprise emploie 20 salariés, elle est installée à Avignon depuis 3 ans. Et même si l'exercice financier est tout juste à l'équilibre la jeune femme est positive.

  • "Depuis que je suis patron je sens que j'ai un vrai levier sur l'environnement. Je suis bien plus efficace qu'en tant que simple citoyen qui coupe son robinet lorsqu'il se lave les dents !" s'exclame Charlotte.

L'entrepreneuse ne se fournit qu'en légumes locaux, maxi 30 km. Elle a passé un partenariat avec des agriculteurs bio des alentours qui trouvent ainsi un débouché à leurs invendus. Charlotte leur rachète ces légumes, deux fois moins chers. Mais pour les valoriser le travail est beaucoup plus important, ici tout est fait à la main. 

Les soupes fabriquées par "local en bocal" sont vendues, par exemple, dans une très grande chaine de magasin bio en marque propre. Elles terminent aussi dans l'assiette (et sûrement dans le ventre ) des écoliers avignonnais, puisque l'entreprise fournit la cantine centrale de la cité des papes. Local en bocal est déjà référencé chez plus de 300 magasins ou clients.

  • "Et puis en tant que créatrice et directrice j'ai aussi choisi d'ouvrir la porte de mon entreprise à des réfugiés. Deux personnes venues d'Afghanistan travaillent ici."

C'est aussi ça être une entreprise vertueuse. Charlotte emploie également des salariés en insertion. Ils trouvent ici un tremplin pour s'insérer sur le long terme dans un véritable projet de vie.

Jérôme Zindy est aux anges. Il a des étoiles plein les yeux. Nicolas son photographe mitraille les lieux.

L'aventurier a laissé son vélo à l'extérieur et l'espace de quelques minutes il l'a presque oublié. La précieuse machine est-elle encore dehors ? Un frisson d'inquiétude parcourt l'assemblée.

Mais ici personne ne vole. En sortant de l'entreprise le drôle d'engin est toujours là: attendant sagement son propriétaire sur l'enrobé du parking.  Ça tombe bien: il reste encore un peu de route à faire. Ce soir Jérôme a rendez-vous avec un paysagiste écolo qui divise par 5 l'utilisation de l'eau dans les jardins qu'il crée. Et puis demain c'est une commerçante ambulante en camion épicerie que Jérome ira mettre en lumière à Carpentras. Les deux complices enfourchent leurs vélos et s'élancent pour continuer l'Odyssée.

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