Trois personnes sont accusées d'avoir abandonné un chaton moribond dans une poubelle en juillet 2018 à Caderousse, dans le Vaucluse. L'affaire a été prise très sérieusement par une avocate. Leur procès se tiendra le 1er octobre 2019 au tribunal correctionnel de Carpentras.
Y a-t-il eu acte de cruauté envers Mickey, un chaton de 10 mois, en juillet 2018 à Caderousse ? Le tribunal correctionnel de Carpentras devra trancher, le 1er octobre prochain.
L'affaire remonte à la fin du mois de juillet 2018. A Caderousse, une passante voit un jeune couple qui, selon ses mots, "s'esclaffe" près d'une poubelle. Elle s'approche interpellée. Qu'y a-t-il de si drôle dans cette poubelle ? Un chat !
Elle l'apprendra plus tard, il s'appelle Mickey et manque à sa propriétaire, une petite fille de la commune. Pour l'heure, ce qu'elle voit, c'est un chaton noir de 10 mois, emmitouflé dans un linge et qui tremble, convulse mais surtout a, selon elle, les yeux ouverts. Ce qui peut paraître un détail n'en n'est pas un dans la suite de l'histoire.
La passante décide alors d'alerter les pompiers et une association, l'Arbre à chats. Mickey est soigné par un vétérinaire, qui diagnostique un empoisonnement.
Dans le voisinage, une dame déclare avoir trouvé le chaton chez elle mal en point, au milieu d'urine et d'excréments et appelé le jeune couple pour le prendre en charge.
La passante, la poubelle, les rires, on connaît la suite.
D'autres actes similaires
Mais l'Arbre à chats ne veut pas en rester là. L'association dépose plainte, la dame qui a trouvé Mickey à son domicile et le jeune couple écopent d'un rappel à la loi.Le parquet estime que ces personnes n'ont peut-être pas su voir que le chaton était toujours vivant et que le couple avait considéré le chaton avec égard, en l'entourant d'un linge.
Pour l'association, c'est insuffisant. Il s'agit "d'actes de cruauté", d'autant plus graves que Mickey appartenait à une petite fille. Et qu'à Caderousse, on a constaté d'autres jets de chatons dans des poubelles.
"C'est inacceptable en 2019 dans un pays qui se dit civilisé", dénonce Me Isabelle Gharbi-Terrin, avocate des parties civiles, spécialisée dans la cause animale.
"J'ai décidé de citer ces personnes en correctionnel sur fondement de l'article 521-1 du code pénal. Le fait, publiquement ou non, d'exercer des sévices graves, ou de nature sexuelle, ou de commettre un acte de cruauté envers un animal domestique, ou apprivoisé, ou tenu en captivité, est puni de deux ans d'emprisonnement et de 30 000 euros d'amende."
Au procès, qui devait se tenir mardi au tribunal correctionnel de Carpentras, elle souhaite démontrer, citant le vétérinaire comme témoin, qu'"on peut distinguer un chat vivant d'un chat mort". Ce qui contredirait les conclusions du parquet.
Mickey va bien
Au tribunal, le Procureur, qui avait décidé d'un rappel à la loi, reproche Me Isabelle Gharbi-Terrin "d'instrumentaliser la loi". "Il était mécontent que je saisisse le tribunal et que je fasse fi de sa décision", explique-t-elle.L'échange est assez vif, l'avocate n'aura pas l'occasion de plaider. L'audience est renvoyée au 1er octobre.
"La propriétaire du chat s'est constituée partie civile. Je vais demander 1€ de dommages et intérêts. Pour montrer que nous n'en faisons pas une affaire d'argent mais une affaire de moralisation de la société". Elle espère une décision de justice "dissuasive, pour que ces actes cessent".
Aujourd'hui, le chat Mickey a grandi et il va bien. Il pourrait assister au procès le 1er octobre ou du moins, être présent devant le tribunal correctionnel de Carpentras. La cause de son empoisonnement reste un mystère.