La SNCF teste des drones pour surveiller son réseau, entre Gard et Vaucluse. Ce type de surveillance aérienne, qui permet d'inspecter à distance les ouvrages ou lutter contre les vols, devrait être élargi au plan national dès l'an prochain.
"C'est une première mondiale. Le drone, équipé de deux appareils photos, un grand angle et un autre haute résolution, prend des images haute définition de l'ouvrage, sans que la circulation des trains soit interrompue", s'est réjoui Jean-Jacques Thomas, responsable Innovation et Recherche à SNCF Infra.
Plus pratique
Le drone a photographié le viaduc ferroviaire de Roquemaure, entre Orange (Vaucluse) et Roquemaure (Gard), sur la ligne à grande vitesse Méditerranée (Paris-Marseille).Jusqu'à présent, les contrôles s'effectuent via des trains-travaux, circulant de nuit, seul moment où il n'y a pas de TGV en circulation.
"Les agents descendent inspecter l'ouvrage à bord d'une nacelle. Il faut parfois plusieurs nuits pour inspecter la totalité de l'ouvrage d'art. Les conditions ne sont pas très simples", a poursuivi ce responsable. Le drone a traqué les microfissures et autres pathologies sur ce viaduc en béton précontraint, construit il y a quinze ans. Le petit aéronef (1 m de long), à propulsion électrique et d'une autonomie d'environ 20 minutes, a pu s'approcher très près (jusqu'à 5 m) de l'ouvrage, long de 680 m (dont 370 m enjambant le Rhône). Il était piloté à distance par un opérateur contrôlant le vol et disposant d'un retour d'images en direct.
Lutter contre les vols
SNCF Infra vise un déploiement national, l'an prochain, de ce type de surveillance aérienne, notamment pour lutter contre le vol de câbles. Autres usages possibles des drones: inspection des parois rocheuses escarpées, surveillance des caténaires, détection d'obstacles sur la voie en cas d'intempéries, repérages d'actes de malveillance dans des zones rendues difficiles d'accès par la route, vérification du bon fonctionnement des réchauffeurs d'aiguilles en hiver, etc....Selon Jean-Jacques Thomas Drones, le budget affecté à l'acquisition de drones n'est "pas encore arrêté. Nous sommes encore en phase d'expérimentation. Il faut
voir ce qui marche et ce qui ne marche pas. Les technologies sont très diversifiées. Les prix oscillent de quelques milliers d'euros à plusieurs millions d'euros".
SNCF a conclu un partenariat avec EDF, confronté à des problématiques similaires de surveillance de son réseau, et la DGAC (aviation civile), qui va identifier les besoins d'usages industriels de drones civils, pour faire évoluer, à terme, la réglementation liée à leur utilisation.