Bien sûr, leurs posts sont souvent sérieux, voire graves. Mais régulièrement, les gendarmes du Vaucluse brandissent leur deuxième plume. L'humour est fin, osé, réjouissant. Les gendarmes parlent de leur quotidien avec un talent inattendu.
Ils veulent "casser l'image rigide de la gendarmerie". Ils publient tellement de "perles" qu'il est difficile d'en sélectionner.
Gendarmerie oblige, les publications sont protégées sur la page Facebook. En voici donc en capture d'écran.
La cellule qui travaille sur ces posts comprend trois ou quatre gendarmes community managers et trois photographes. Ils sont polyvalents et interviennent occasionnellement sur internet.
A sa création, la page était très institutionnelle. Le ton change en 2019 avec le souhait de s'adapter au style décalé de Facebook. "On ne se moque pas, on tourne en dérision notre actualité," explique le lieutenant-colonel Patrice Ganzin, "nous amenons de la légèreté sur les erreurs des malfaiteurs. Erreurs qui nous permettent souvent de les interpeller."
Les gendarmes mettent en place un ligne éditoriales. Ils souhaitent toucher le plus de monde possible pour faire passer leurs messages de prévention et vigilance. La sécurité routière est le thème qui revient le plus.
"La difficulté est de ne pas lasser nos abonnés," confie Patrice Ganzin. On peut dire que le défi est relevé tant les posts sont variés. Certains relatent une intervention grave avec une parfaite neutralité "Nous sommes soumis à de nombreuses réserves judiciaires, nos photos peuvent être mises sous scellés, nous suivons des règles strictes en la matière".
D'autres posts sont complètement délirants.
Je n'ai jamais eu aucune demande de modification", affirme Patrice Ganzin. Il faut dire qu'il est le numéro deux des gendarmes du Vaucluse. Lieutenant-colonel et commandant en second, voilà peut-être le prix de la liberté. Et la raison de ce ton si peu rigide.
Les retours sont bons, "certaines personnes nous croisent sur le terrain et nous disent qu'elles nous suivent sur les réseaux sociaux". L'image rigide s'assouplit. 35.000 personnes sont abonnées "Nous avons beaucoup progressé mais nous pouvons faire bien mieux,", reconnaît Patrice Ganzin, initiateur de cette page avec une collègue, et bientôt à la retraite.