En solidarité avec Beyrouth, un concert de musique classique sera joué à Gordes

Zeina Trad vit à 4000 kilomètres de son pays d'origine, le Liban. Lorsqu'une partie de Beyrouth s'efface sous les explosions, elle veut aider. Un concert de musique classique sera donné pour les Beyrouthins, avec deux grands musiciens : Abdel Rahman el Bacha et la violoncelliste Astrig Siranossian.

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"Le premier apporte l'échafaudage, le second la bétonnière, le troisième échange son travail contre du pain...", nous raconte Zeina Trad.

L’élan de solidarité qui parcourt Beyrouth vient de l’intérieur. L’aide s’organise sans argent. 

"Devant la pénurie de verre, par exemple, des entreprises se créent pour ramasser le verre cassé, le reconstituer et protéger les maisons qui pourraient être cambriolées car toutes les fenêtres ont volé en éclat », ajoute Zeina Trad. « De toute façon, les dirigeants n’osent pas descendre dans la rue, de peur de se faire lyncher."
 
Cette journaliste vit à Marseille. Mais elle a vécu longtemps au Liban et organise une soirée de solidarité, pour apporter une aide extérieure, l’aide de la diaspora.
 

Le 29 août, un concert dans les jardins de la mairie de Gordes, dans le Vaucluse, permettra de collecter des dons.

Le concert en plein air était déjà organisé avant le drame. Le pianiste, compositeur et interprète Abdel Rahman el Bacha et la violoncelliste Astrig Siranossian joueront des oeuvres de Beethoven, Ravel, et certaines compositions du pianiste. Les deux artistes se produiront bénévolement.

Au départ, 80 places étaient prévues. Mais depuis la catastrophe, Richard Kitaeff, maire de Gordes, a doublé la capacité pour accueillir 160 spectateurs. Un seul prix : 40 euros.
 

Les billets seront mis en vente à partir du lundi 17 août, à la mairie de Gordes.
Voici le numéro pour effectuer une réservation : 04 90 72 98 64.

La somme collectée sera reversée à l’Association Achrafieh 2020.
Ce concert est aussi destiné à unir la diaspora libanaise. D'autres artistes d'origines libanaise se mobilisent : Mika, Ibrahim Maalouf, la famille Chedid...
 

Il est également possible de faire des dons sur le site Just Help
Quarante associations libanaises y sont hébergées. Le donateur peut indiquer s’il souhaite être défiscalisé (à hauteur de 66%) et choisit l’association à laquelle il veut faire un don.
" Toutes les associations sont non gouvernementales, l’argent ira directement au peuple, sans corruption, c’est le seul moyen. ", précise Zeina Trad.

Zeina Trad, entre France et Liban depuis l'enfance

Zeina Trad est née au liban en 1975, au début de la guerre civile. Sa famille est venue vivre en France, entre Paris et Cannes. Son père était également journaliste.
La famille revenait au Liban pendant les périodes de calme. Les enfants pouvaient ainsi passer un an dans une école libanaise avant de repartir en France.

En 1995, elle retourne vivre là-bas. En 2005, elle s’installe finalement à Marseille. Le jour de la catastrophe, elle est en vacances à la montagne. C'est sa fille qui apprend la nouvelle, sur son téléphone. Mais le signal est mauvais.
Ils découvrent les images. Tous leurs proches vivent dans ce quartier touché. Il est difficile de les joindre. "Le choc est fort quand on a déjà subi un traumatisme de guerre", explique Zeina Trad. 

Toute la famille va bien, sauf un frère de Zeina, blessé. L'envie d'aider son pays est impérieuse.
 

La culture permet d'aider, un peu plus légèrement.

Zeina Trad


Les vols pour le Liban sont complets, "j'irai en septembre, sans les enfants, je n'ai pas envie qu'ils voient ça."

Journalistes de père en fille

Journaliste indépendante, Zeina Trad travaille pour RCF, L'orient-Le jour, La Provence et le journal libanais An Nahar. Mais l'immeuble de ce dernier a été complètement détruit par les explosions, quinze journalistes sont blessés. Les autres continuent à travailler, à domicile et pour internet. 

Nayla Tueni, la rédactrice en chef de ce journal a été reçue par Emmanuel Macron, lors de sa visite, le 6 août, deux jours après l’explosion. La visite du président français a beaucoup touché les Libanais, nous dit Zeina Trad : "Il est venu seul et non masqué, c’est le seul chef d’état étranger à s’être déplacé. Il nous a apporté de l'espoir. Il existe un lien fort entre la France et le Liban. " 
 
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